Page:Bescherelle ainé - Dictionnaire national, A.djvu/20

Cette page n’a pas encore été corrigée
6 ABAI ABAI ABAI ABAL


jurisp. Altération du mot Abattu. Il se disait des biens vacants. Biens abaeuz.

ABÆUS. (pr.abé-uss). Myth. Surnom d’Apollon.

ABAFFI Ier (Michel). Prince de Transylvanie élu en 1661, mort à Weissembourg en 1690.

— Abaffi II succéda à son père, et mourut à Vienne en 1713, à l’âge de 36 ans.

ABAGA. Hist. Khan des Tatars ; battit les croisés vers la fin du xiiie siècle.

ABAGI. V. abassi.

ABAI. (pr. abé). Pet. ville sur la côte N.-O. de la grande île Kalémemtan, improprement nommée Bornéo.

ABAI. s. m. Nom du mois d’août dans le calendrier turc.

ABAI LARD. V. abélard.

ABAINVILLE. (et. celt. aben, rivière ; vil. habitation, c’est-à-dire, ville près d’une rivière ; ce village est en effet arrosé par l’Ornain). Géogr. Village et eomm. du dép. de la Meuse, arr. et à 30 k. de Commercy.

ABAISIR. s. m. Miner. V. spodium.

ABAISSANT, part. prés, d’Abaisser (pr. a-bé-can, et non a-bè-çan rad. bas). Il est invariable toutes les fois qu’il est suivi d’un complément. Le télescope, en abaissant les cieux, a offert à Herschell de nouveaux astres et de nouvelles planètes. (Sénebier.) Les grands, placés si haut, ne sauraient plus trouver de gloire qu’en s’abaissant. (Massill.)

Des aigles abaissant leur vol audacieux.

(Delille.)

— abaissant, B. adj. Humiliant. Cette acception est omise dans tous les dictionnaires. Une fierté abaissante. Un ton abaissant. Jamais la politique du gouvernement n’a été plus abaissante pour la France. (G. de Beaumont.)

ABAISSE, s. f. (étym., bas). Ce n’est pas, comme le dit l’Académie, une pâte qui fait la croûte de dessous dans plusieurs pièces de pâtisserie, c’est un morceau de pâte qui a été abaissé, c’est-à-dire, dont on a diminué la hauteur en le passant sous le rouleau, et jusqu’à ce qu’il soit devenu mince. Une abaisse est une pièce de pâte mince que l’on emploie de diverses manières.

ABAISSEMENT, s. m. (pr. a-bé-ce-man, et non a-be-ce-man, comme l’indique à tort M. Landais ; rad. bas ; décompos, à., prép. ; bais, altération de baisser, ment, du lat. mens, esprit, manière, action). Au propre, action de baisser à d’abaisser, de s’abaisser, et le résultant de cette action, diminution de hauteur. L’abaissement d’un mur. L’abaissement du mercure dans le baromètre. L’abaissement de la voix. L’abaissement du voile du palais. L’élévation du mercure annonce assez généralement le retour à la sécheresse ; l’abaissement indique la pluie et les orages. (Cbaptal.)

— Fig. Diminution de fortune, de crédit, de courage, etc. Son grand dessein a été d’affermir l’autorité du prince par l’abaissement des grands. (La Bruy.) Ce fut lui qui contribua en effets à V abaissement de la maison d’Autri- che. (Volt.) Après l’abaissement des Carthaginois, Rome n’eut presque plus que de petites guerres et de grandes victoires. (Montesq.) L’élévation ou l’abaissement des états dépend du courage d’esprit de ceux qui les gouvernent. (Napol.)

— S’emploie absolument, c’est-à-dire, sans complément, bien que l’Académie n’en fasse pas mention. Ceux même qui ne nous font pas une guerre ouverte désirent notre abaissement. (Fénel.) Votre abaissement servira de risée à vos propres flatteurs (J.-J. Rous.)

— Etat opposé à celui de grandeur, de puissance, de prospérité. Il a voulu naître dans l’état de faiblesse et d’abaissement où le mystère nous le représente. (Bourd.) Le secret d’ôter aux petits tout sujet de se plaindre dans leur abaissement, et aux grands tout droit de s’enfler de leur élévation. (Id.) Le pécheur est souvent élevé aux honneurs, tandis que l’homme de bien vit dans l’abaissement. (Mass.) La fortune qui avait élevé l’impératrice Catherine de l’abaissement et de la calamité au plus haut degré d’élévation (Volt.) La république de Marseille n’éprouva jamais ces grands passages de l’abaissement à la grandeur. (Montesq.)

— Humiliation volontaire ou forcée. Les juifs charnels n’entendaient ni la grandeur ni l’abaissement du Messie. (Pasc.) Ceux qui ont la cœur humilié, qui sentent le mépris et l’abaissement. (Id.) Pour mieux honorer la profond abaissement de J.-C. dans l’Eucharistie. (Rac.) Psyché se jeta à leurs pieds pour toute réponse et les baisa ; cet abaissement excessif leur causa beaucoup de confusion et de pitié (La Font.)

— Le Dictionnaire de l’Académie ne cite aucun exemple du mot abaissement au pluriel, on pourrait en conclure que le singulier est seul en usage : mais on se tromperait, car on trouve des exemples remarquables du pluriel dans nos meilleurs écrivains. En effet, un homme peut éprouver plusieurs abaissements, celui de sa fortune, de son crédit, de sa réputation, etc. Dieu tire, quand il veut, la lumière des ténèbres et la gloire du fond des abaissements. (Flech.) L’orgueil est un des vices les plus jaloux de se venger des abaissements qu’il éprouve. (Roubaud.) Ce genre d’amour leur inspire une hauteur dans l’esprit qui les sauve des abaissements de la volupté. (Mme de Lamb.)


— Syn. simp. Chute, discrédit, disgrâce, défaveur, abjection avilissement, bassesse. honte, humiliation, mépris, etc.

— Epith. Triste, douloureux, pénible, profond, honteux, humble, lâche, glorieux, volontaire, forcé, grand, prodigieux, excessif, etc.

— Locut. l’abaissement des grands, d’une famille, d’une maison, d’une nation, d’une personne ; état, degré d’abaissement, abaissement de la vie religieuse, de la volupté ; passage de l’abaissement à la grandeur ; réduire à l’abaissement ; mettre, laisser dans l’abaissement ; se trouver dans l’abaissement désirer l’abaissement de ; contribuer à l’abaissement de ; naître dans l’abaissement, sortir de l’abaissement, aimer l’abaissement, se plaire dans ; tenir, se tenir dans l’abaissement ; porter à l’abaissement ; rechercher son propre abaissement, etc.

— Syn. comp, abaissement, bassesse. Par vertu, l’âme se tient dans un état d’abaissement volontaire ; par correction, on la retient dans un état d’abaissement passager. L’homme voit l’abaissement de sa fortune, et l’esclave l’abaissement de sa condition sociale ; mais leur honneur peut rester intact ; l’honneur n’est incompatible qu’avec la bassesse. En littérature, l’abaissement du style lui ôte quelque chose de son elévation, de sa naïveté ; la bassesse du style le salit et le rend trivial.

— Chirurg. Faire l’opération de la cataracte par abaissement ; faire descendre le cristallin qui était devenu opaque dans la partie inférieure du corps vitré. || Abaissement de la matrice. Descente de cet organe dans le vagin. V. chute. On emploie aussi ce mot, surtout en médecine vétérinaire, pour désigner d’autres chutes ou prolapsus d’organes.

— Algèb. Abaissement d’une équation. Réduction d’une équation à un degré moindre, à la forme la plus simple dont elle soit susceptible.

— Astron. Abaissement du pôle d’une étoile. Quantité dont ils semblent s’être abaissés par rapport l’horizon.

— Blason. Addition de quelque pièce faite à l’écu.pour en diminuer la valeur. On dit aussi en ce sens : Diminution d’écu, renversement d’écu, abattement d’honneur.

ABAISSÉ, ÉE. adj. et part. pass. d’Abaisser (pr. a-bé-cé ; rad. bas). il est variable, et s’emploie dans toutes les acceptions du verbe d’où il dérive. Un Dieu abaissé jusqu’à nous (Bourd.) Le voilà mort, sa famille abaissée et le roi rétabli. (Pasc.) Cependant l’obscurité redouble, les nuages abaissés entrent dans l’ombrage des bois. (Chateaubriand.) Dans la tristesse, la paupière est abaissée à demi. (Buff.) S’ils sont plus grands que nous, ils sont aussi abaissés que nous, que les enfants, que les bêtes. (Pasc.) Rien n’est abaissé dans sa contenance. (Villem.)

Alors son œil divin vers la terre abaissé.

(Delille.)

Nous verrons aujourd’hui leur audace abaissé.

(Voltaire.)

— Il régit toujours par. Us verraient par ce coup leur puissance abaissé. (Rae.). Dans le parterre on aime les bravades, on se plaît à voir la puissance abaissée par la grandeur d’âme. {Volt.) On est abaissé par la détraction. (Roubaud.)

— Bot. Se dit de la lèvre inférieure d’une corolle labiée, quand elle forme un angle presque droit avec le tube, comme dans le stachys germanica.

— Blas. Vol abaissé. Se dit des oiseaux quand leurs ailes sont pliées ou que le bout en est tourné vers la. pointe de l’sen, on le-dit aussi du chevron, du pal, etc. quand la pointe finit au cœur de l’écu ; et en général, de toutes les pièces qui se trouvent an-dessous de leur situation ordinaire.

ABAISSER, v. a. 1re conj. (pr. a-bé-cé et non abècé comme l’indique M. Landais ; et. rom. bas ital. basso lat. barb. bassus. Baisser à tel niveau, faire aller en bas, faire descendre. Abaisser un store. Abaisser une lanterne. Abaisser son chapeau sur ses yeux. Abaisser son voile. Abaisser ses regards sur. Voyez comme elle abaisse cette têts auguste devant laquelle s’incline l’univers ! (Boss.) La mais du sommeil avait abaissé leurs panpières. (La Font.)

De Lille sous ses pas abaissez la barrière.

(Volt.)

Madame, ordonnez-lui d’abaisser l’œil sur moi. (Corn.)

— Diminuer la hauteur d’une chose. Abaisser une muraille. Abaisser le terrain, la route. Abaisser une table. Abaisser la voix. Abaisser le ton de la vois, c’est-à-dire, parler plus bas.

— Par extension, diminuer la valeur, le prix, le mérite, la puissance de rendre moins grand, moins puissant. La fortune relève tout à coup ceux qu’elle a le plus abaissés. Jullius étendit les privilèges du peuple pour abaisser le sénat. (Montesq.) C’est le courage d’esprit qui fait perdre ou conserve les états, qui les élève ou qui les abaisse. (Volt.)

— Au fig. Mettre plus bas, humilier, ravaleur, dégrader. Les uns ont pris à tâche d’élever l’homme en découvrant ses grandeurs ; les autres de l’abaisser en représentant ses misères. (Pascal.) Les grands noms abaissent au lieu d’élever ceux qui ne savent pas les porter. (La Rochef.) L’esprit de parti abaisse les plus



grands hommes jusqu’aux petitesses du neuple. (La Bruy.) Dieu abaisse à ses pieds toutes les puissances du monde. (Boss.)

— Se prend quelquefois dans le sens de, Rabaisser. Pourquoi ce penchant à les railler, à les abaisser, à empoisonner leurs actions ? (Bourd.) S’il se vante, je l’abaisse ; s’il s’abaisse, je le vante. (Pasc.) N’est-il plus, on exagère son mérite, pour abaisser ceux qui vivent. (Volt.) Pour abaisser vos plus rares services. (Th. Corneille.)

— L’antithèse oppose souvent les mots élever et abaisser l’un à l’autre. Nous élevons la gloire des uns pour abaisser celle des autres. (La Rochef.)

— Il se prend quelquefois absolument. Il y a dans le monde une puissance supérieure à celle des hommes qui élève et qui abaisse. (Bourd.)

— s’abaisser, v. pr. Devenir plus bas, moins élevé. Le terrain s’abaisse et ouvre un abîme. (Fén.) La voûte s’était abaissée (Fonten.) La poussière s’abaisse et tombe. (Thom.) Quand on charge le chameau, il s’abaisse sur le ventre. (Buff.) La mer s’élève et s’abaisse avec l’astre de la nuit. (Corn.) Il arriva quelquefois que la température atmosphérique s’abaisse à un tel point qu’il en résulte de funestes effets pour les végétaux. (Chaptal.)

— Il est quelquefois employé dans le même sens sans le pronom, bien que cela soit omis dans tous les dictionnaires.

Jamais étoile, lune, aurore, ni soleil,

Ne virent abaisser sa paupière au sommeil.

— Au fig. Manquer à sa dignité, s’humilier, s’avilir, se dégrader. L’humilité n’est souvent qu’un artifice de l’orgueil qui s’abaisse pour s’élever. (La Rochef.) Il a fallu, pour gagner le cœur de l’homme, que sa majesté n’abaissât. (Bourd.) O mon Dieu trouviez-vous tant de grandeur à vous abaisser si profondément pour eux ? (Id.)

— S’exprimer avec beaucoup de simplicité ou avec trop de simplicité. Ils croiraient se trop abaisser en nommant les choses par leur nom. (Fén. ) Varier son style suivant les sujets, s’élever ou s’abaisser à propos. (H.) Sa conversation n’est ni brillante, ni ennuyeuse ; il s’élève, il s’abaisse quand il le faut. (Fléch.) Capable néanmoins de s’abaisser quand il veut ; et de descendre jusqu’au plus simples naïvetés du comique. (Rac) Tantôt sublime et pompeux, tantôt simple et modeste, il saura descendre sans s’abaisser. (D’Aguess.) La dignité du langage, comme celle de la personnes consiste à savoir s’abaisser avec noblesse, et se relever avec orgueil. (Marm.) (Cette acception est complétement omise dans le Dictionnaire de M. N. Landais aussi bien que dans celui de l’Acad., malgré l’exemple qu’elle cite : il descend au style naïf sans jamais s’abaisser ; car s’abaisser n’a pas ici le sens qu’elle lui donne, celui de s’avilir, se dégrader ; on ne s’avilit certainement pas, on ne se dégrade pas non plus en descendant au style naïf.

— s’abaisser à, jusqu’à, jusques à, c’est-à-dire, s’humilier, se soumettre. Il est très-rare que des premiers ministres s’abaissent à de si honteuses lâchetés découvertes tôt ou tard. (Volt.) Pour être aimé, il devait s’abaisser jusqu’à nous. (Bourd.) Il faut quelquefois que la vérité s’abaisse à confondre même les mensonges des hommes méprisables. (Volt.) Un Dieu qui s’abaisse jusqu’à se faire homme, étonne et confond la raison. (Massill.) Je suis bien punie de m’être indignement abaissée jusqu’à un malheureux aventurier. (Lesage.)

Qui suis-je, Seigneur et pourquoi

Le souverain de la nature

S’abaisse-t-il jusques à moi ?

(J.-B. Rousseau.)

— s’abaisser devant, sous, au-dessous de, toujours dans le sens de s’humilier. La république de Gênes s’abaissa encore plus devant Louis XIV que celle d’Alger. (Volt.) J.-C. est un Dieu dont on s’approche avec orgueil, et sous lequel on s’abaisse sans désespoir. (Pasc.) Et moi, dit l’Homme-Dieu, je m’abaisserai au-dessous de tous les hommes. (Bourd.)

Devant l’Être éternel tous les peuples s’abaisse. \sent.

(L. Racine.)

Que devant l’or tout s’abaisse et tout tremble.

Tout est soumis, tout cède à ce métal. (Piron.)

– Syn. simp. Baisser, faire descendre, affaisser, affaiblir, faire décroître, diminuer, réprimer, ruiner, avilir confondre, humilier, mortifier rabaisser, ravaler devenir plus bas, s’affaisser, s’affaiblir ; se diminuer, s’avilir, se ravaler, se dégrader, s’humilier, se soumettre, etc.

— Locut. Abaisser les grands, le sénat, les hommes ; abaisser à ses pieds ; abaisser l’âme, le cœur, le courage, l’esprit, l’état, la fierté, la fortune, le front, la gloire, la grandeur, la hauteur, l’insolence, le mérite, l’œil, l’orgueil, la puissance, les regards, la tête, le trône, la vanité, etc. ; s’abaisser à une lâcheté, à un artifice, à des larmes, à des faiblesses, à des démarches indignes, à des remerciments, à des déguisements, la prière, à des prières, à la plainte, à tout, à se justifier, à feindre, etc.

— Syn. comp. abaisser, baisser, rabaisser, ravaler, avilir. Abaisser, c’est diminuer la hauteur physique ou le prix moral d’une chose. Rabaisser, c’est abaisser davantage. Ravaler, c’est jeter bien bas ce qui avait


beaucoup d’élévation morale. Avilir, c’est imprimer la honte et la flétrissure. Humilier, c’est abaisser l’orgueil jusqu’à terre, devant l’homme, et surtout devant Dieu. On s’abaisse par modestie ; on se rabaisse par simplicité ; on se ravale par faiblesse ; on s’avilit par lâcheté ; on s’humilie par la pénitence.

— Géomét. Abaisser une perpendiculaire sur une ligne. Mener une perpendiculaire à une ligne, d’un point pris hors de cette ligne.

— Algèbre. Abaisser une équation. Réduire à un moindre degré une équation d’un degré supérieur.

— Hortic. Abaisser une branche d’arbre. En diminuer la longueur, la couper près du tronc.

— Chir. Abaisser la cataracte. Passer à travers la sclérotique et les membranes sous-jacentes une aiguille tranchante avec laquelle on abaisse le cristallin dans la partie inférieure du corps vitré.

— Pâtiss. Abaisser la pâte. La rendre aussi mince qu’on le désire, en l’étendant avec le rouleau. Abaissez votre pâte avec le rouleau et formez-en, soit des gâteaux, soit le fond d’une tourte. (Dict.de cuis.)

ABAISSEUR. adj. m. (pr. a-bé-ceur -et non a-be-ceur ; rad. bas). Anat. Qui sert à abaisser. Il se dit de différents muscles dont la fonction est d’abaisser les parties auxquelles ils sont attachés. Un muscle abaisseur. Des muscles abaisseurs. Les muscles abaisseurs ont pour antagonistes les élévateurs ou releveurs, qui, du reste, n’existent pas toujours.

— Il s’emploie aussi comme substantif masculin. L’abaisseur de l’œil, l’abaisseur de la lèvre etc.

— Abaisseur de l’aile du nez. Muscle qui abaisse l’aile du nez et rétrécit la narine.

— Abaisseur de l’angle des lèvres. Muscle s’étendant de la ligne oblique externe de la mâchoire infér. à la commissure des lèvres, où il se termine en pointe.

— Abaisseur de la lèvre inférieure ou carré du menton. Petit muscle mince et quadrilatère qui s’attache à la ligne oblique externe de l’os maxill. infér. et monte dans la lèvre infér., où il se confond avec le muscle orbiculaire.

— Abaisseur de la mâchoire inférieure. La plupart des muscles des régions sus et sous-hyoïdiennes sont des abaisseurs de la mâchoire inférieure.

— Abaisseur de l’œil. Le muscle droit inférieur de l’oeil.

— Abaisseur de la paupière inférieure. Petit faisceau charnu qui fait partie du muscle palpébral. Heister l’a décrit séparément. On ne l’admet plus, aujourd’hui.

— Chirurg : Abaisseur de la langue. Instrument destiné à abaisser la langue et à la maintenir comprimée pour mettre à découvert le fond de la cavité de la bouche. V. slossocatoche.

ABAÎT. s. m. (pr. a-bé), T. de Pêche. Appât. Il est peu usité.

ABAITER ou ABAITTER. v. a. 1re conj. Appâter. Il est peu usité.

ABAJOUE. S. f. (décomp. à-bas-joue, placé au bas de la joue). Mamm. Les zoologistes donnent ce nom à une double poche qu’un assez grand nombre de mammifères portent sur les côtés de la bouche, soit à l’extérieur des joues, comme dans quelques rongeurs ; soit à l’intérieur, entre les joues et les mâchoires comme dans beaucoup de singes, certains rongeurs et quelques nyctères parmi les chauves-souris. Ces poches servent tantôt, ce qui est le plus ordinaire à mettre en réserve les aliments que les animaux qui en sont pourvus n’ont pas le loisir ou la volonté de consommer sur-le-champ ; tentôt comme dans les nyctères, à procurer le gonflement du corps, en permettant le passage de l’air extérieur dans un grand sac sous-cutané, avec lequel elles communiquent. Le cosita n’a ni abajoues, ni callosités sur les fesses. (Buff.) Le même écrivain nous donne la signification matérielle de ce mot lorsqu’il dit : Les sapajous et les sagouins diffèrent des babouins et des guenons, en ce qu’ils n’ont ni poches au bas des joues, ni callosités sur les fesses.

— Dans le langage familier on appelle abajoues des joues volumineuses et pendantes. Cette acception est omise dans l’Académie et dans les autres dictionnaires.

— Charcut. Parties latérales du groin de cochon et de la tête de veau lorsqu’ils sont cuits.

ABAKUR. s. m. Myth. celt. Nom des chevaux de Sunna déesse du soleil.

ABALA. Géogr. Port de mer d’Ethiopie où César, battu par Pompée, aborda avec un seul homme de sa suite.

ABALIÈNATION. s. f. (pr. a-ba-lié-na-cion ; du lat. abalienatio). Droit rom. Cession, abandon, vente, et plus spécialement toute aliénation par laquelle les effets qu’on nommait res mancipi étaient transférés à des personnes en droit de les acquérir, ou par une formule qu’on appelait traditio nexu, ou par une renonciation qu’on faisait en présence du magistrat. Les effets qu’on nomme ici res mancipi, et qui étaient l’objet de l’abaliénation, comprenaient les bestiaux, les esclaves, les terres et autres possessions dans l’enceinte des territoires de l’Italie. Les personnes en droit de les acquérir étaient les citoyens romains, les Latins et quelques étrangers à qui l’on permettait spécialement ce commerce. La transaction se faisait, ou avec la cérémonie des poids, et l’ar-