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j’emploie ici, mais même à travers le langage moderne la merveilleuse beauté de l’original transparaît : « Lorsqu’il n’y a point d’obscurité, qu’il n’y a ni jour, ni nuit, ni être, ni non être, alors même il y a Shiva, tout seul. Il est indestructible. À lui ira l’adoration de Savitri, c’est de lui seul qu’émane l’antique sagesse. Il ne peut être compris ni par ce qui est au-dessus, ni par ce qui est au-dessous, ni par ce qui est au milieu et de même on ne peut rapprocher de rien Celui dont le nom est une gloire infinie. Ce n’est pas la vue qui saisit sa forme ; nul ne le contemple avec les yeux. Ceux qui l’ont connu par le cœur et l’esprit — un esprit ayant son siège dans le cœur — ceux-là deviennent immortels[1]. » Voilà la description de Brahma, du Dieu manifesté, de la Cause de l’univers. Deux shlokas font suite à ce passage, après quoi le chapitre suivant s’ouvre par la déclaration que chez Parabrahman, le Brahman suprême, « Vidyâ et Avidyâ existent non manifestés[2] » ; ce que nous pouvons traduire en disant encore « Ishvara et Mâyâ existent non

  1. Op. cit., IV, 18, 19, 20.
  2. Ibid., V ; I.