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une analogie de doctrine. Il n’y a pourtant pas de doute, s’il m’est permis de parler nettement, que le Djaïnisme ne soit beaucoup plus ancien dans l’Inde que le Bouddhisme. Le dernier de ses grands prophètes était contemporain de Shâkya Mouni, le Bouddha ; mais c’était le dernier d’une longue série et il ne fit que donner au Djaïnisme sa forme la plus récente. Je vous ai dit qu’on admettait de grands cycles de temps dans le Djaïnisme comme dans l’Hindouisme ; nous constatons que dans tout vaste cycle — qui rappelle le jour et la nuit de Brahmâ — vingt-quatre grands prophètes viennent au monde, qui participent un peu, quoique incomplètement, de la nature des Avatâras. Ils partent toujours de l’humanité pour s’élever au-dessus ; et si, dans quelques cas, l’Hindou répugne à admettre qu’un Avatâra soit un homme devenu parfait, le Djaïn n’a pas le moindre doute sur ce point. Ses vingt-quatre grands Maîtres, les Tîrthamkaras, ainsi qu’on les appelle, sont des hommes devenus parfaits. Le Djaïn leur donne ces nombreux noms que vous trouverez employés dans le Bouddhisme, avec des acceptions un peu différentes. Il en parle en les appelant Arhats, Bouddhas, Tathâgatas, et