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n’est pas encore son premier disciple ; il est jeune et sa femme est plus âgée que lui, mais leur union est si heureuse qu’elle demeure l’une des unions idéales de ce monde — jusqu’au jour où Khadija laisse son mari veuf, âgé de 50 ans, après vingt-six ans de bonheur conjugal.

Vinrent, après le mariage, quinze années de méditation, paisibles quant à la vie extérieure, terribles quant aux luttes intérieures. Quand Mahomet circulait dans les rues de La Mecque, les enfants accouraient et s’accrochaient à ses genoux. Il avait toujours un bon mot pour les enfants, une caresse pour les petits ; jamais il ne manquait à sa parole ; il avait toujours un bon conseil à la disposition du pauvre ou de l’affligé. On l’appelait Al-Amin, le « digne de foi » ; c’est le nom que lui donnaient ses voisins, l’homme digne qu’on se fie à lui, le plus beau titre qu’un homme puisse acquérir. Mais tandis que la vie extérieure est ainsi utile, douce et secourable, quelle est la vie intérieure ? Ah, qui pourra dire quels orages d’angoisse et d’agonie chassent le futur prophète dans le désert environnant où il se débat avec sa propre âme, dans une de ces luttes que seuls connaissent les hommes