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Dé galvanique59. C’est un dé de tailleur ordinaire, fait de cuivre et comprimé de cette manière.

Au milieu du dé, il a attaché avec de la cire d’Espagne une lame de zinc, qui est combinée avec le cuivre par une feuille de platine très courte et extrêmement mince, soudée aux deux métaux. Au moment où le dé est plongé à deux tiers dans de l’acide muriatique étendu, la feuille de platine devient incandescente. Une feuille d’or ou d’argent se fond à l’instant. Cet appareil qui n’a que tout au plus un pouce carré de surface du zinc, et qui n’est composé que d’une seule paire, produit donc entre les deux métaux une décharge électrique assez forte pour rougir la petite lame de métal qui lui sert de déchargeur.

Davy vient de publier un volume d’un ouvrage sur la philosophie chimique60. Je ne reconnais point dans l’auteur de cet ouvrage celui de la découverte de la composition des alkalis et des terres. Il s’étend beaucoup trop sur des hypothèses dont la probabilité même me paraît être très suspecte. La théorie de la chlorine y est introduite, l’acide oxymuriatique y constitue le second oxygène. Comme nous n’avons point pu converser sur ses idées, car ce livre a été publié après son départ, nous nous sommes convenus de discuter par écrit la théorie de la chlorine. J’ai la satisfaction d’avoir vu que les chimistes de Londres ont senti la force des arguments contre cette théorie, et je ne doute point que Davy, avec la clarté de ses vues, ne la sentira bientôt lui-même ; car il n’avait effectivement payé aucune attention aux sousmuriates, avant que je lui aie opposé le sousmuriate de plomb comme argument contre l’hypothèse précitée61.

Dans les circonstances politiques actuelles, je ne peux point me flatter de l’espérance d’entendre quelque chose de vous, si non accidentellement. Mais vous ajouterez infiniment à mes obligations envers vous, en me faisant parvenir quelques lignes, lorsque les circonstances le permettront.