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l’Académie de Stockholm, a achetée en Suède, dans une vente publique, et qu’il s’est empressé de renvoyer dans la patrie de ce grand homme. Il donne lecture de la lettre où M. Berzelius rend compte de détails inconnus sur l’histoire de cette tête et qui constatent son authenticité. M. Cuvier présente en même temps un portrait gravé de Descartes, et fait l’observation que tous les traits marqués par les parties osseuses sont semblables aux caractères de la tête adressée par M. Berzelius : ce qui achève de prouver, suivant lui, que c’est en effet la tête de Descartes. L’Académie se réserve de prononcer ultérieurement sur les moyens de conserver dans un lieu honorable cette précieuse relique » (Extrait des Séances de l’Académie Royale des Sciences).

On trouve d’autres faits intéressants sur ce sujet dans une lettre de Berzelius à Cuvier dont le brouillon existe encore. Le crâne avait appartenu en dernier lieu au naturaliste et explorateur Anders Sparrman, et, à sa mort, survenue le 9 août 1820, la tête fut achetée, dans une vente aux enchères, par un certain Arngren moyennant 18 rixdalers 36 skillings (environ 37 frcs 50 ct.). Celui-ci la céda par la suite pour le même prix à Berzelius : ayant appris lors de son séjour à Paris en 1818—1819, que le corps de Descartes, qui y était inhumé dans une église, avait été trouvé sans tête au moment de sa translation dans une autre église, Berzelius s’empressa de la restituer à la France. Sur le front du crâne se trouvait écrite en suédois à l’encre l’inscription suivante : « Ceci est la tête de Descartes, prise avant le rapatriement du corps, en 1666, par J. Fr. Planström, capitaine des gardes ». D’autres inscriptions indiquaient que la tête avait par la suite appartenu à plusieurs hommes remarquables, comme par ex. à Stiernman, Ol. Celsius fils, Archenholtz et enfin à Sparrman. Voir aussi : Journal de Zoologie par Paul Gervais, Tome I, N:o 1, Paris 1872, et C. M. Fürst, Medicinskt-historiska notiser (Notices médico-historiques), Hygiea, 70, p. 873, Stockholm 1908.

106. Peut-être l’étude de Berzelius sur l’emploi du chalumeau dans la chimie et la minéralogie, dont la première édition parut Stockholm en 1820.

107. Quelques jours plus tard, le 1 août 1821, Berzelius écrit à Cuvier : « j’ai reçu dans ces jours la lettre du 3 mai que vous m’avez fait l’honneur de m’adresser — — — J’ai été très satisfait d’apprendre que vous avez vérifié par des preuves ultérieures que la tête envoyée était en effet celle de Descartes,