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comprend déjà sans peine que l’effet doit être prodigieux. Jugeons-en par la petite quantité d’air que contient la poudre allumée dans un canon.

Pourquoi l’éclat des tremblemens de terre n’est pas proportionné à leur violence. L’éclat ne doit pas toujours être proportionné à l’effort. Plusieurs matières peuvent sans affoiblir la force de l’explosion diminuer celle du bruit. C’eft ce qu’on fait encore par la poudre à canon. On fait de la poudre muette ou sourde. On ajoute pour cela à la poudre commune du borax, de la pierre calaminaire, ou du sel ammoniac, ou des taupes calcinées, ou de la seconde écorce de sureau. Que de matières pareilles ne peuvent pas, dans le sein de la terre, sans arrêter la force du ressort de l’air, en affoiblir l’éclat ? D’ailleurs l’inflammation, ou l’effervescance, peuvent être à un telle profondeur que le bruit intercepté n’en sauroit venir jusqu’à nous.

Vents souterrains. Pline attribuë tous les tremblemens de terre aux vents ou aux courants d’air

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