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COPERNIC

a trouvé des défenseurs convaincus et zélés ; pour une pareille tâche, le génie n’était pas nécessaire, le bon sens suffisait ; mais la voix du bon sens était étouffée sous l’ignorance des peuples et la cupidité inintelligente des gouvernements. Copernic ne fut pas plus heureux que ses prédécesseurs ; malgré la netteté de ses explications et la sagesse des mesures qu’il proposait, on continua, en Pologne comme en Prusse, à altérer de plus en plus les monnaies ; et son excellent rapport serait oublié depuis longtemps, s’il n’avait eu pour sauvegarde le nom illustre de son auteur.

Tels furent les seuls événements de cette vie paisible et cachée ; heureux de se faire oublier, Copernic, peu soucieux des grands emplois et des dignités éminentes, retrouva avec bonheur l’obscurité volontaire de sa retraite et le calme nécessaire à ses travaux. Le reste de sa vie, partagé entre l’astronomie et l’exercice gratuit de la médecine, s’écoula dans la contemplation du vrai et dans la pratique du bien ; craignant toujours les