Page:Bertrand - Les Fondateurs de l astronomie moderne, 1865.djvu/411

Cette page a été validée par deux contributeurs.
371
POSTFACE

devait ébranler peu à peu et condamner enfin à un éternel oubli ce pompeux édifice sans solidité comme sans fondement, qui n’a pas même laissé de ruines. Mais il ne fallut pas moins d’un demi-siècle pour faire évanouir l’hypothèse des tourbillons sous les rayons pénétrants de la vérité. En prononçant l’éloge de Newton devant l’Académie des sciences de Paris, Fontenelle cherche encore à contenter les deux partis. Sans rien réfuter ni chercher à convaincre, il tient entre eux une balance égale, et croit grandir l’auteur du livre des Principes en en faisant, comme astronome, le rival de Descartes. Ce trop long partage des meilleurs esprits n’a pas retardé les progrès de la mécanique céleste. Newton avait poussé tellement loin l’application des méthodes dont il disposait et qu’il a créées, que le perfectionnement de l’analyse était indispensable pour préparer de nouvelles conquêtes en ajoutant à la claire intelligence des causes le calcul numérique et précis des effets. Parmi ceux qui, préoccupés seulement de la science abstraite,