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ET SES TRAVAUX

esclave, et la déité est la souveraineté de Dieu ; non celle qu’il exercerait sur son propre corps, comme le veulent les philosophes qui font de Dieu l’âme du monde, mais celle qu’il exerce sur ses esclaves ; ce Dieu suprême est un être éternel, infini, absolument parfait : mais un être qui n’a point de souveraineté, quand même il serait parfait, n’est point un Seigneur Dieu. En effet, nous disons : Mon Dieu, votre Dieu, le Dieu d’Israël, le Dieu des Dieux et le Seigneur des Seigneurs ; mais nous ne disons pas : Mon Éternel, votre Éternel, l’Éternel d’Israël, l’Éternel des Dieux ; nous ne disons pas mon Infini ou mon Parfait, et la raison en est que ces titres ne désignent point un être comme souverain sur des esclaves. En général, le mot Dieu signifie Seigneur ; mais tout seigneur n’est pas Dieu. C’est la souveraineté à titre d’Être spirituel qui constitue le Dieu ; si elle est réelle, il est réel ; si elle est suprême, il est suprême ; si elle est imaginaire, il est imaginaire. De ce que cette souveraineté est réelle, il suit que Dieu est réel, qu’il est