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ET SES TRAVAUX

main ; les preuves produites contre moi leur paraissent bien minces.

Cependant, dès que la Commission eut parlé, les géomètres anglais adoptèrent ses conclusions et les regardèrent comme solidement établies. C’est ce que Taylor accepte dans l’ouvrage intitulé : Methodus incrementorum, où le nom de Leibnitz n’est pas même prononcé ; c’est ce que Maclaurin confirme dans le Treatise of Fluxions publié en 1735 ; c’est enfin ce que Buffon répète avec plus de force encore dans la préface mise en tête de la traduction d’un ouvrage de Newton. Leibnitz, si l’on acceptait son récit, aurait joint à une mauvaise foi inexcusable une maladresse presque ridicule.

La postérité cependant n’a pas ratifié l’accusation de plagiat si légèrement portée contre Leibnitz, et il n’existe aucune preuve contre la parfaite candeur des grands génies qui sont en cause. On doit donc accorder à tous deux l’honneur de la découverte qu’ils déclarent tous deux avoir faite.