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ET SES TRAVAUX

dont le but principal paraît être de parler incidemment de la théorie des fluxions, en accusant Leibnitz de plagiat. Leibnitz s’adressa alors à la Société royale, dont il était membre, contestant à un homme nouveau comme Keil le droit de se prononcer aussi hardiment sur des matières dont il ne pouvait être instruit, et demandant que l’on mît fin à ces vaines et injustes clameurs, blâmées sans doute, ajoute-t-il, par Newton lui-même. Mais en cela il se trompait ; car, bien que Newton ait évité de paraître personnellement dans le débat, il est prouvé que Keil agissait de son aveu et n’écrivait rien sans le consulter. Quoi qu’il en soit, la Société, mise en demeure de se prononcer, nomma des commissaires, qui, moins d’un an après, publièrent un rapport fort court, précédé d’un volume plusieurs fois réimprimé depuis sous le titre de : Commercium epislolicum[1] J. Collins et aliorum de varia re mathematica inter celeberrimos

  1. Ce titre de la deuxième édition a été rédigé par Newton, qui a essayé, comme le prouve l’examen de ses papiers, jusqu’à douze rédactions différentes.