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ISAAC NEWTON

ans les observateurs les plus habiles et les plus patients, défient encore aujourd’hui la science de notre époque. La détermination du mouvement de la lune, soumise aux actions simultanées du soleil et de la terre, est le célèbre problème des trois corps dont la solution, non moins difficile et beaucoup plus importante que celle de la quadrature du cercle, se terminera sans doute de même, à la satisfaction des esprits raisonnables, par une approximation indéfinie qui, sans surmonter les difficultés théoriques, permettra aux calculateurs patients d’accroître sans limite l’exactitude et l’étendue des tables. Newton avait déjà mesuré par ses efforts la difficulté du problème ; ne pouvant le résoudre avec une entière rigueur, il considérait les observations comme un tempérament de ses conclusions souvent hardies, et voulait, avant de risquer un pas nouveau, confirmer l’exactitude de tous les précédents. Les tables de la lune étaient alors fort imparfaites ; c’était même en l’apprenant que le roi Charles II avait créé, pour les perfectionner principalement, l’ob-