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ET SES TRAVAUX

gement de situation. Toujours timide et discret, il évite les sollicitations importunes, mais il s’attriste des retards et répète souvent qu’il préfère renoncer à tout. L’incendie de son laboratoire vint lui arracher sa seule distraction et détruisit des papiers d’un grand prix, parmi lesquels se trouvait une partie de son traité d’optique. Cette dernière secousse accabla les forces épuisées de Newton. L’excès de la tristesse, avec le repos, lui enleva le sommeil ; et semblable au soleil, qui disparaît lorsqu’il a achevé sa course, son intelligence, éclipsée pour un temps et affaiblie peut-être pour toujours, cessa de comprendre les démonstrations profondes dont sa mémoire vacillante perdait à chaque instant la trace. Les contemporains de Newton ont jeté un voile sur cette triste époque de défaillance et d’accablement, et quelques-uns de ses admirateurs font encore de vains efforts pour contester l’évidence des témoignages qui nous en restent. Le doute, malheureusement, est impossible. La bibliothèque de Leyde possède un manuscrit autographe d’Huy-