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ISAAC NEWTON

tre peut-être, sans prendre parti d’aucun côté. Égaré dans une terre étrangère, il était au milieu de ces choses comme n’y étant pas. Il est certainement tout naturel et fort heureux que, les yeux fixés sur une lumière plus haute, Newton, indifférent aux troubles de l’ambition et à l’empressante multiplicité des soins du monde, ait dédaigné toutes ces graves questions que le temps emporte sans en laisser aucune trace. Mais pourquoi alors accepter un rôle dans la vie publique ? Quand on se nomme Isaac Newton, n’est-ce pas entreprendre contre sa propre gloire que de rechercher d’autres honneurs ?

La tolérance de Newton pour les opinions des autres était absolue.

On raconte qu’ayant invité quelques amis à dîner, au dessert, suivant la coutume anglaise, il porta un toast à la santé du roi ; mais apercevant : aussitôt chez les convives quelque répugnance à s’y associer : « À la santé de tous les honnêtes gens, messieurs, leur dit-il ; sur ce point nous sommes tous de même opinion. » Ces principes ne plurent