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ET SES TRAVAUX

double, et les raisonnements ont transformé en épreuve décisive une expérience qui, faite à priori, n’aurait fourni au contraire qu’un fait curieux, mais sans portée. Il en est de même du mouvement parabolique : un projectile dans l’air ne laisse pas de trace, et la détermination graphique de la courbe qu’il décrit serait difficile. Galilée ne s’en préoccupe nullement : ses raisonnements, fondés sur des principes qui lui semblent plausibles, mais qu’il sait douteux, le conduisent à trouver que la trajectoire est parabolique et révèlent en même temps les lois précises suivant lesquelles elle est parcourue. Ces lois une fois posées, il en résulte de nombreuses conséquences, parmi lesquelles on en trouve certaines dont la vérification facile sert de démonstration tout aussi rigoureuse que l’impraticable relevé direct de la trajectoire. Juger les principes par la vérification expérimentale des conséquences les plus éloignées, telle est, on le voit, la méthode constante de Galilée et le fondement solide de la science moderne.