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ET SES TRAVAUX

naissance plus profonde de la langue italienne. Je dois dire cependant qu’à une première lecture le Saggiatore paraît un peu long. Galilée, qui veut tout dire, manque souvent de vivacité et de précision, il balance trop longtemps le trait avant de le lancer ; loin de resserrer sa pensée, il l’étend, la développe et refroidit ses plaisanteries en les prolongeant. Citons un exemple : Guiducci a fait remarquer que certaines étoiles invisibles à l’œil s’aperçoivent très-nettement dans la lunette, et pour celles-là, dit-il, l’accroissement de dimension est infini. L’auteur de la Bilancetta critique ce langage. D’après les principes de Galilée, l’accroissement, dit-il, est le même pour tous les astres. Il doit donc être infini dans tous les cas, et l’extravagance manifeste de cette conclusion lui assure un triomphe facile. Galilée lui répond : « Lorsque Guiducci a parlé d’un accroissement infini, il n’a pas supposé qu’un lecteur pût se trouver assez pointilleux pour prendre l’expression à la lettre et l’attaquer là-dessus. Personne n’est étonné de cette