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GALILÉE

les objections les plus ridicules, il regrettait, pour l’honneur de l’esprit humain, d’avoir à répondre sérieusement à toutes les extravagances qui parvenaient à ses oreilles. « Les animaux, lui disait-on gravement, ont des membres et des articulations pour se mouvoir ; la terre, qui n’en a pas, ne peut se mouvoir comme eux. À chaque planète, on le sait, est attaché un ange spécialement chargé de la conduire ; mais pour la terre, où pourrait habiter son conducteur ? À la surface ? On le verrait bien. Au centre ? C’est la demeure des démons. La course fatigue les animaux ; si la terre se déplaçait du rapide mouvement que l’on suppose, elle serait depuis longtemps fatiguée d’un si grand effort, et se reposerait, »

En écoutant ces objections incroyables et insensées, Galilée ne se contraignait pas toujours de rire et de faire rire aux dépens de ceux qui osaient les produire. Sa manière de discuter était des plus brillantes. Abondant dans le sens de ses adversaires, il les laissait exposer et développer leurs idées