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GALILÉE

nourrissent. Quoique le chef de l’Ordre lui fît des excuses pour cette insulte publique et se déclarât honteux d’avoir à répondre de toutes les sottises écloses dans le cerveau de trente ou quarante mille moines, Galilée n’était pas tranquille ; tout ce bruit présageait la tempête. Il croyait à une ligue organisée par des ennemis invisibles pour le décrier et lui nuire ; dans l’espoir de connaître leurs forces et de pénétrer leurs machinations, pour en déjouer les trames secrètes, il se rendit à Rome une seconde fois.

Les sentiments des princes de l’Église étaient loin de lui être favorables. La doctrine du mouvement de la terre, agitée dans les sacrés conseils, fut réprouvée solennellement et condamnée sans appel. Après avoir affermi ses convictions par le consentement unanime des théologiens les plus célèbres, Paul V décida, avec son autorité souveraine et infaillible, que l’opinion qui place le soleil au centre du monde est une erreur et une impiété. Soutenir que la terre n’est pas placée au centre