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GALILÉE

qu’il publia, la puissance de son génie se montre sous une face nouvelle. S’écartant complètement de la méthode expérimentale, il ne demande plus aux expériences la solidité et la consistance des principes, et c’est au nom d’une loi générale admise à priori qu’il démontre et qu’il prévoit au contraire les résultats nécessaires de l’expérience. Cette loi très-heureusement se trouve vraie, et n’est autre que le célèbre principe des vitesses virtuelles. Galilée en avait deviné depuis longtemps l’énoncé et la portée. À Padoue déjà et dans l’arsenal de Venise, en présence de puissantes machines à l’aide desquelles la faiblesse produit les effets de la force, il avait compris que l’on peut transformer, mais non créer la puissance motrice, et qu’aucune invention ne réussit à tromper la nature. Dans un traité, publié pour la première fois en français par le père Mersenne en 1632, il affirme formellement qu’un grand ouvrage exige nécessairement un grand travail, et qu’une petite force, quoi qu’on fasse, ne peut produire que de petits effets. Cette