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ET SES TRAVAUX

C’est la faute de la nature, et non la mienne, répondait Galilée ; pourquoi d’ailleurs leur refuser si hardiment un rôle dans la grande machine céleste ? Rien n’est que ce qui doit être : combien les voyageurs ont-ils décrit d’humbles plantes dont l’utilité est inconnue et douteuse ! Osera-t-on en conclure qu’elles n’existent pas ?

L’un des contradicteurs les plus ardents de Galilée fut le Hongrois Horki, dont Képler, son ami et son maître, blâma sévèrement la présomptueuse hardiesse. Son ouvrage hautain et tranchant blessa vivement les amis de Galilée, et vraisemblablement l’illustre philosophe lui-même, qui, cédant néanmoins aux prières de Képler, consentit à n’y pas répondre. « Il n’est pas de votre dignité, écrivait Képler, de faire des frais d’impression pour réfuter un tel adversaire. Voulez-vous, ajoute-t-il, descendre dans la lice, dès que le premier venu a crié comme sur les bancs de l’école : Responde, responde ! De suggestu descende ! »

Antoine Roffîni, de Bologne, disciple et ami de