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GALILÉE

applaudissement ; la parole nette et pénétrante de l’illustre professeur captivait ses auditeurs et les entraînait ; mais dans le reste de l’Italie de nombreux contradicteurs résistaient avec obstination, en opposant même, pour les nier ensemble, les découvertes les unes aux autres. Comme le télescope faisait apparaître des étoiles en tous les points du ciel, ce sont, disait-on, de fausses images, apparences douteuses ou tout à fait vaines, créées par l’instrument lui-même qui défigure le spectacle des cieux et nous le cache plutôt qu’il ne le montre. Un professeur de Bologne prétendait avoir aperçu trois soleils à la fois : il était aisé de répondre qu’aucune lunette ne montrait de satellites à Mars ou à Vénus, et que toutes s’accordaient à en faire voir autour de Jupiter. Dieu, disait-on encore, ne crée rien en vain, et l’univers, personne n’en doute, a été fait pour l’homme : or à quoi peuvent servir de telles planètes ? Placées hors de la portée de notre vue et condamnées à l’inaction par leur petitesse, elles resteraient oisives et superflues.