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ET SES TRAVAUX

son fils d’une profession lucrative, il l’envoya faire ses études médicales à l’Université de Pise. Accoutumé à exceller en tout, Galilée n’obtint pas d’abord les succès qu’il devait espérer : laissant sa curiosité errer d’objet en objet, il étudiait la philosophie plus assidûment que la médecine, mais les fausses subtilités de l’école ne pouvaient nourrir le feu de son esprit ; traversant les abstractions métaphysiques, il cherchait les idées sous les mots et brisait la chaîne des raisonnements sophistiques et mal fondés, pour interroger curieusement l’expérience et ne céder qu’à elle seule. Ses maîtres, au contraire, enveloppant leur intelligence dans la vague obscurité d’une doctrine qu’ils croyaient fixée à jamais, regardaient comme impossible d’inventer et de perfectionner. Aristote était pour eux un esprit divin et au-dessus de l’humanité, presque une idole ; ils ne s’assuraient qu’en lui seul ; ses écrits, toujours lus et toujours cités, renfermaient la perfection de la science et la plénitude des connaissances humaines. La complète intelligence