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ET SES TRAVAUX

tions avec les jésuites les plus distingués, et comme leur influence sur l’esprit de Ferdinand était toute-puissante, ils obtinrent, lorsque Wallenstein fut nommé duc de Friedland, qu’un article du décret assurât l’avenir de Képler en l’attachant à son service et stipulant que l’arriéré de sa solde comme astronome impérial serait payé sur les revenus du duché. Mais de nouvelles difficultés vinrent bientôt le jeter dans de nouveaux embarras : le tendre et doux Képler, séparé à regret de sa femme et de ses enfants, ne pouvait s’accoutumer au tumulte et au désordre des camps. Peu propre au métier de courtisan, il n’avait pas d’ailleurs assez d’empressement et de souplesse pour obtenir les faveurs et mériter les grâces d’un maître impérieux et hautain, dont la protection était un joug déguisé. Wallenstein, voyant avec une extrême impatience le peu de foi au langage des astres de celui qu’il considérait comme son astrologue, ne tarda pas à congédier Képler et le remplaça par le Vénitien Séni, dont la science trompeuse et accommodante