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ET SES TRAVAUX

courte trêve ; ils s’adressèrent à l’empereur lui-même ; Rodolphe, quoique très-incapable comme empereur et comme roi, avait pour les sciences un amour éclairé et sincère ; il écarta toutes ces difficultés tracassières ; mais, entouré sans cesse d’ennemis et de rebelles, l’empereur d’Allemagne pouvait à peine faire donner à son astronome de légers à-compte sur la somme considérable qu’il avait fixée pour ses appointements, et Képler, pour nourrir sa famille, devait accepter des travaux de toute sorte, faire des almanachs, calculer des horoscopes et mettre son érudition au service de quiconque pouvait la payer.

Après la mort de Rodolphe, son successeur Mathias, moins dévoué à la science, et non moins embarrassé par les irrémédiables divisions qui bouleversaient l’empire, délaissa complètement l’observatoire de Prague, dont les travaux furent interrompus faute des ressources les plus indispensables. Képler dut renoncer à un emploi qui ne lui donnait pas même de pain et accepter les fonctions de pro-