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KÉPLER

la paix était faite, dit-il, depuis longtemps avec le gendre de Tycho. Nous ressemblerions, en nous querellant, à des vaisseaux portugais et anglais qui se battraient dans l’Inde quand la paix serait déjà signée… Tu blâmes ma manière d’accuser et de réfuter. Je me rends, quoique je ne pense pas avoir mérité tes reproches. De toi, ami, il n’est pas de réprimande que je n’accepte. Je regrette que tu n’aies pu venir à Prague ; je t’aurais expliqué mes théories et tu serais, j’espère, parti content. Tu me railles. Soit ; rions ensemble. Mais pourquoi m’accuses-tu de comparer les travaux de Tycho au fumier des écuries d’Augias ? Tu n’avais pas mes lettres sous les yeux : tu aurais vu qu’elles ne contenaient rien de semblable. Le nom d’Augias est resté seul dans ton esprit. Je ne déshonore pas mes travaux astronomiques par des injures. »

Et en finissant : « Adieu, dit-il ; écris-moi le plus tôt possible pour que je puisse constater que ma lettre a changé tes dispositions à mon égard. » La paix avec les héritiers de Tycho ne fut qu’une