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KÉPLER

à choquer tout le monde, car, comme dit Horace :


Iliacos intra muros peccatur et extra.


On ne devinerait pas, en lisant ces lignes, qu’elles sont écrites en 1606 !

Il se demande plus loin comment a pu naître cette étoile et de quelle matière elle est formée ; mais il ne parvient pas à le découvrir, et conclut seulement que la force aveugle des atomes fortuitement accrochés n’y est pour rien. C’était aussi l’opinion de sa femme Barbara ; Képler nous l’apprend dans une de ces digressions personnelles, si vives et si animées qu’en les lisant on s’imagine l’entendre et le voir, et si naturelles en même temps que l’on ne s’étonne pas de les trouver mêlées aux sérieuses pensées qui l’absorbent. « Hier, dit-il, fatigué d’écrire et l’esprit troublé par des méditations sur les atomes, je fus appelé pour dîner, et celle que je viens de nommer apporta sur la table une salade. — Penses-tu, lui dis-je, que si, depuis la création, des plats d’étain, des feuilles de laitue,