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KÉPLER

par l’instruction reçue de mes parents. C’est là ma foi ; j’ai déjà souffert pour elle, et j’ignore l’art de dissimuler. La religion est pour moi une affaire sérieuse que je ne puis traiter légèrement. » Et il continuait, sans se laisser abattre, à chercher un refuge dans la science, en lui consacrant ses travaux, ses veilles et les élans enthousiastes de son intelligence. Mais à côté des joies et des triomphes passagers de l’invention venaient se placer l’amertume de l’exil et les douleurs incessantes de la pauvreté ; peu touché de ces maux pour lui-même, Képler était plein d’inquiétude pour l’avenir de sa famille. « Je vous en supplie, écrit-il à son maître Mœstlin, si une place est vacante à Tubingue, faites en sorte que je l’obtienne ; faites-moi savoir, ajoute-t-il, le prix du pain, du vin et des choses nécessaires à la vie, car ma femme n’est pas habituée à se nourrir de fèves. » C’est dans ces tristes circonstances que le célèbre Tycho Brahé, instruit des ennuis de Képler, lui proposa de le faire adjoindre aux travaux astronomiques dont il était chargé par l’em-