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KÉPLER

confiante du jeune auteur et de son enthousiaste admiration pour la sagesse qui régit le monde et pour la majesté des problèmes auxquels il devait consacrer sa vie : « Bienheureux, dit-il, celui qui étudie les cieux : il apprend à faire moins d’état de ce que le monde admire le plus ; les œuvres de Dieu sont pour lui au-dessus de tout, et leur étude lui fournira la joie la plus pure. Père du monde, ajoute-t-il, la créature que tu as daigné élever à la hauteur de ta gloire est comme le roi d’un vaste empire ; elle est presque semblable à un Dieu, puisqu’elle sait comprendre ta pensée ! »

La théorie qui inspire de tels transports est aujourd’hui désavouée par la science. Ce brillant édifice devait s’écrouler peu à peu, faute de fondements assurés, et Képler, à cette époque, ressemble encore, suivant l’heureuse comparaison de Bacon, à l’alouette qui s’élève jusqu’aux cieux, mais sans rien rapporter de sa course.

Il eut toujours cependant une grande tendresse pour son premier travail ; et quoique, dans une