Page:Bertrand - Les Fondateurs de l astronomie moderne, 1865.djvu/156

Cette page a été validée par deux contributeurs.
120
KÉPLER

dant affirmé que, supérieur aux préjugés de son siècle, il ne croyait nullement à l’astrologie divinatrice ; mais sa correspondance montre, au contraire, qu’à cette époque, et même plusieurs années après, il était persuadé de l’influence des astres sur les événements de toute nature. Dans une de ses lettres, il applique ses principes au fils de son maître Mœstlin, né depuis peu de mois, et qu’il déclare menacé d’un grand danger. « Je doute, dit-il, qu’il puisse vivre. » L’enfant mourut en effet. Précisément à la même époque, Képler perdit un des siens ; et quand, dans cette rencontre de douleurs, en exprimant à son maître le plus affectueux intérêt, il parle de nouveau des craintes qu’il avait conçues, comment croire qu’il ne soit pas sérieux ? Mais ses prédictions ne s’accomplirent pas toujours aussi exactement, et, souvent déçu, Képler devint de moins en moins crédule. Il en fut donc de l’astrologie comme de beaucoup d’erreurs qui traversèrent son esprit sans y prendre racine. Il disait, il est vrai, que, fille de l’astronomie,