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TYCHO BRAHÉ

nuait qu’il serait temps de mettre un terme à tant de profusion et de prodigalité ; on critiquait avec amertume le faste et l’esprit de grandeur de Tycho, l’éclat et l’ordonnance de ses bâtiments, la richesse de son mobilier, et jusqu’à la somptuosité de sa table hospitalière. Après huit années de tracasseries et d’inquiétudes continuelles, l’opinion publique se déclarant contre lui, une commission fut nommée pour décider si l’établissement d’Uranibourg, dont l’éclat attirait les regards de l’Europe entière, avait fait faire à l’astronomie des progrès suffisants pour justifier la générosité du feu roi. Tycho, dédaignant une lutte inutile, ne donna ni apologie ni réponse à ses ennemis, La commission, complètement ignorante de l’astronomie et incapable de comprendre les découvertes faites à Uranibourg, l’était plus encore d’en pénétrer les conséquences. Elle les déclara, sans hésiter, complètement stériles et infructueuses pour l’État : on retira à Tycho la pension royale. C’était le chasser de son île, où les dépenses obligées dépas-