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ET SES TRAVAUX

ment cordial et plein de courtoisie, il savait à l’occasion rappeler aux seigneurs les plus hautains que la volonté du roi l’avait fait tout-puissant dans son île, et leur rendre dédain pour dédain. Il s’était fait beaucoup d’ennemis. Les médecins, d’un autre côté, ne lui pardonnaient ni les conseils souvent heureux qu’il donnait aux malades, ni les remèdes secrets qu’il préparait et répandait généreusement bien au delà des limites de son île. Ces redoutables inimitiés ne se produisirent pas immédiatement au grand jour. On se bornait, en mêlant artificieusement le vrai avec le faux, à le décrier dans l’esprit du roi par la vague expression d’une malveillance presque générale : on relevait les petites faiblesses de son orgueil, l’accusant d’affecter une complète indépendance et de s’arroger dans son île une autorité excessive et sans limites. On énumérait les grâces et les libéralités non interrompues, reçues depuis quinze ans ; on additionnait les sommes dépensées pour satisfaire une vaine ostentation et une inutile curiosité ; on insi-