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ET SES TRAVAUX

ment et soumis aux mêmes influences sidérales, ont eu des destins bien divers ; cela est certain, il serait inutile de dissimuler l’objection, mais la réponse n’appartient pas à la physique : les vues mystérieuses du Créateur ne connaissent pas d’obstacle, et celui à qui la nature est soumise a dit : « J’ai chéri Jacob et j’ai eu de la haine pour Ésaü, « Jacob dilexi, Esau autem odio habui. »

J’abrège beaucoup ces citations, qui sont textuelles, et qui donnent, je crois, une idée suffisante de l’état des esprits en 1574.

Tycho, on le voit, était pénétré de l’importance de sa noble condition et du sentiment de sa supériorité sur les roturiers. Le reste de sa vie, qui ne dément pas ce jugement, permet difficilement de comprendre le mariage qu’il contracta, à cette époque, avec une simple paysanne. Le très-prolixe historien de sa vie, Gassendi, le raconte en termes tellement brefs, qu’il semble partager l’indignation inspirée par cette mésalliance aux nobles parents de son héros.