par des pelles géantes. Et toujours dans ces positions s’engouffraient de nouveaux engins.
Devant la tranchée, à quelques mètres, une mine sauta. On entendit à peine la déflagration dans l’énorme vacarme de la lutte. Une fumée lourde, jaune et dorée montait lentement au ciel, plus dense que la fumée des éclatements d’obus.
— À moi ! cria Vaissette.
Il se précipita vers l’entonnoir, escaladant la tranchée, faisant quelques pas sur le terrain découvert, descendant dans l’ouverture béante.
Quelques hommes l’avaient suivi. Ils se portèrent à l’extrémité du cirque, plus près de l’ennemi. Des fantassins prussiens approchaient en rampant et en sautant de trous d’obus en trous d’obus. La bataille s’engagea, presque un corps à corps. Vaissette et trois hommes lançaient des grenades sur les assaillants. Batisti, à ses côtés, tirait avec son fusil, et chaque coup était mortel. Derrière, on distinguait les feux par salves de Fabre, qui soutenait son sous-lieutenant et faisait hâtivement construire un boyau étroit et peu profond jusqu’au cirque.
La folie commençait à s’emparer de ces êtres.