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sa plume infidèle ne pouvait rien écrire de médiocre.

La tâche, même restreinte au programme primitif, était immense. En s’associant d’Alembert d’abord, puis une petite armée, dont il devint l’âme, Diderot ne prévoyait pas la campagne retentissante qu’il devait diriger. D’Alembert, soucieux de son repos, aurait refusé de s’y associer.

Le prospectus de l’Encyclopédie lui donnait pour titre :


Encyclopédie
ou
Dictionnaire raisonné des sciences, des arts
et des métiers.


L’ordre alphabétique était adopté.

On comprend mal la convenance d’associer le tableau des idées et du savoir humain à une série d’articles se succédant sans ordre ni méthode.

Les éditeurs pensaient autrement, et le discours préliminaire, en assignant dans chaque science la place de chaque question, et à chaque science sa place dans le développement de l’esprit humain, devait corriger, en instruisant le lecteur, le défaut de méthode accepté pour la commodité des recherches. Un chef-d’œuvre d’ailleurs est toujours bienvenu. Diderot en attendait un de d’Alembert. Uniquement soucieux de l’intérêt de l’œuvre, au-dessus, par son caractère, de la vanité et même de l’orgueil,