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était pour lui sans attrait ; il ne le connaissait ni ne le désirait.

Quelques amis, dont quelques-uns devinrent célèbres ou illustres, formaient sa société habituelle. Le profond géomètre était cité comme le plus gai, le plus plaisant, le plus aimable de tous.

La première communication de d’Alembert à l’Académie des sciences est du 19 juillet 1739 ; elle est insignifiante. Il propose une remarque relative à un passage d’un livre classique alors, l’analyse démontrée du père Reyneau. Tout lecteur attentif pouvait l’écrire sans travail en marge de son exemplaire. Clairaut, nommé rapporteur, loua avec bienveillance le jeune géomètre de vingt et un ans pour son exactitude et son zèle.

Un an après, en 1740, d’Alembert aborde la mécanique des fluides. Il vise trop haut cette fois, et les plus habiles aujourd’hui, malgré les progrès ou, pour mieux dire, à cause des progrès de la science, reculeraient devant les difficultés qu’il accumule. Il étudie la réfraction d’un corps solide lancé obliquement dans un liquide. Clairaut, sans affirmer l’exactitude de la solution, y signale beaucoup de savoir et y loue beaucoup d’habileté.

Trois mémoires nouveaux, que d’Alembert n’a pas jugés dignes, non plus que les précédents, de figurer dans ses opuscules imprimés, confirmèrent l’opinion très favorable qu’il avait su dès le premier jour donner de ses talents.

Sans attendre d’autres titres à la confiance des