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moment tout ce que je peux vous dire d’eux. Accoutumée à voir répandre par le monde les traits de la plus noire calomnie, je n’ai point été étonnée de celle-ci ; une même source peut les avoir produites, aussi ce n’est pas de cela que je m’embarrasse, j’en suis bien consolée par tout ce que vous me dites de flatteur de la part des gens éclairés de votre patrie, à la tête desquels vous vous trouvez.

« Soyez assuré, monsieur, de la continuation de tous les sentiments que vous me connaissez. »


D’Alembert insista, parlant de Phocion, cet Athénien vertueux, estimé et chéri d’Alexandre.

Catherine lui répondit de manière à terminer la correspondance :


« Monsieur d’Alembert, j’ai reçu une seconde lettre écrite de votre main qui contenait mot pour mot la même chose que la première.... Mais, monsieur, permettez-moi de vous témoigner mon étonnement de vous voir un aussi grand empressement pour délivrer d’une captivité qui n’en a que le nom des boutefeux qui soufflaient la discorde partout où ils se présentaient. »


D’Alembert n’écrivit plus à Catherine. En 1782, cependant, le fils de l’impératrice, celui qui fut Paul Ier, venant visiter Paris, voulut se rendre chez d’Alembert, et se montra pour lui plein de respect, faisant allusion en le quittant au désir que sa mère