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faible et percé la digue ; mais ceux qui l’avaient construite avec tant de soin et de patience, ceux qui ont ensuite veillé si longtemps à sa conservation, ceux qui ont cultivé avec tant de succès le terrain que protégeait cette digue, n’en méritent pas moins d’éloges. »

Dans la distribution des coups de houssine, les jésuites, on le voit, n’ont pas leur juste part.

D’Alembert raconte le rôle des jésuites pendant le premier siècle et les raisons, fort honorables pour eux, de leurs succès :

« La libéralité qui admet et encourage tous les talents, la longue durée du noviciat, les sérieuses épreuves qui précèdent l’engagement : nul n’est admis sans vocation et sans un dévouement à toute épreuve.

« Les pratiques religieuses leur sont rendues faciles : qui travaille prie. Ils se lèvent, a-t-on dit par raillerie, à quatre heures du matin pour réciter ensemble des litanies à quatre heures du soir. C’est qu’ils croient plus honorable et plus utile d’avoir parmi eux des Pétau et des Bourdaloue que des fainéants et des chantres. »

Tout cela n’est certes pas d’un adversaire fanatique et aveugle.

« Les jésuites sont unis pour le bien de la cause commune. Dans les autres sociétés, les intérêts et les haines réciproques des particuliers nuisent presque toujours au bien du corps. Chez les jésuites il en est autrement. Attaquez un seul d’entre eux, vous êtes