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L’histoire de Loyola et des ingénieux statuts qu’il inventa n’inspire à d’Alembert ni railleries ni bons mots.

Les jésuites sont irréprochables dans leurs mœurs, fidèles à leurs vœux, laborieux dans leurs études et dévoués à la tâche qui leur est confiée. On a bien fait cependant de les supprimer. On ferait mieux encore de supprimer leurs ennemis les jansénistes et avec eux tous les ordres religieux.

C’est ainsi que, fidèle à sa promesse, l’auteur désintéressé pourrait, à l’inverse de Sosie, se présenter, en disant :

« Messieurs, ennemi de tout le monde », car il l’est aussi des parlementaires, et déclare, à huis clos bien entendu, « qu’il se plaît à cingler, sans qu’on sache d’où le coup vient, la canaille jésuitique, la canaille janséniste et la canaille parlementaire ».

Les moins maltraités sont les jésuites. Les jansénistes ne s’y trompèrent pas.

« Les gens raisonnables, dit d’Alembert, ont trouvé l’ouvrage impartial et utile, mais les conseillers de la cour janséniste, en attendant le prophète Élie, qui aurait bien dû leur prédire cette tuile qui leur tombe sur la tête, ont crié comme tous les diables.

« Ce qu’il y a de plaisant, c’est que cette canaille trouve mauvais qu’on lui applique sur le dos des coups de bûche qu’elle se fait donner sur la poitrine. »

La plaisanterie n’est pas heureuse ; d’Alembert,