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LXXIII
RÉSULTATS OBTENUS

les circonstances de son arrestation, les objets dont il a été trouvé porteur, etc.

Par contre, toutes les fiches destinées au répertoire alphabétique sont l’objet d’une recherche préalable dans cette collection au moment même où elles sont classées.

C’est que ce répertoire contient, en outre, des fiches nominatives de couleur rouge pour tous les cas d’expulsion, d’interdiction de séjour, de condamnation par défaut, de désertion, d’insoumission, de recherche par mandat, etc., qui lui sont signalés par les autorités respectivement compétentes. De telle sorte que la classification des fiches signalétiques de tous les individus arrêtés, qui sont centralisées à Paris au jour le jour, doit servir en même temps à renseigner les pouvoirs répressifs sur bien des infractions qui autrement auraient pu passer inaperçues.

N’y a-t-il pas lieu de s’étonner que dans notre pays, auquel on reproche souvent une paperasserie et une centralisation exagérées, il n’existait jusqu’à ce jour aucune institution similaire. Nous pourrions citer de nombreux exemples de malfaiteurs recherchés pour des infractions très graves, ou condamnés même par contumace aux travaux forcés, etc., qui furent arrêtés ultérieurement, pour vagabondage ou filouterie d’aliments, dans d’autres localités et remis en liberté après quelques jours de prison ! Nous estimons que le bureau central anthropométrique, en comblant cette lacune, rendra à la sûreté publique un service considérable qui ne coûtera rien aux contribuables, car son fonctionnement s’effectuera au moyen des mêmes employés et des mêmes travaux que celui de l’anthropométrie proprement dite. Il s’agit là, en quelque sorte, de l’utilisation d’un résidu de fabrication.

4.

STATISTIQUE DES RÉSULTATS OBTENUS À PARIS ET EN PROVINCE

L’insuffisance numérique de personnel a empêché longtemps le service d’identification de produire tous les résultats que l’on était en droit d’en attendre, en ce qui regarde la province.

Il ne s’agit là que d’un ajournement, très regrettable d’ailleurs, auquel les projets dus à l’initiative de M. Lagarde, directeur de l’Administration pénitentiaire, et de M. Boucher, député des Vosges, ne vont pas tarder à mettre fin.