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XLIII
SIGNALEMENT DESCRIPTIF

Mais, dira-t-on, cette décomposition analytique poussée à l’extrême va allonger la description et la rendre inapplicable par excès de complication ! En réalité c’est plutôt le phénomène inverse qui se produira. N’oublions pas qu’il s’agit ici de répondre à des formulaires imprimés. Or, l’observateur aura encore plus vite fait de satisfaire à deux ou trois questions ne demandant que des réponses simples, prévues et ordonnées, que de chercher en sa tête le mot propre à les concilier toutes à la fois, à supposer qu’il existe.

Nous allons indiquer rapidement la façon dont le problème a été successivement envisagé et résolu pour chaque partie du signalement descriptif, en nous attachant autant que possible à la question de méthode et en renvoyant le lecteur, qui désirerait faire une connaissance plus pratique du sujet, au texte des Instructions proprement dites. La lecture de ces aperçus généraux et abstraits aura à tout le moins l’avantage de familiariser son esprit avec les termes de notre vocabulaire.

Les qualificatifs prescrits pour noter la nuance de la barbe et des cheveux ne diffèrent pas de ceux employés d’ordinaire par le public ; blond, châtain, noir, en forment la gamme tripartite portée à sept échelons par l’addition aux deux premiers de l’un des mots clair, moyen ou foncé. Les cheveux roux-acajou, blond-roux et châtain-roux doivent être considérés comme formant une série séparée parallèle à la première et conduisant par transitions insensibles du roux le plus vif au châtain-roux foncé.

Le teint ou coloration de la peau du visage sera analysé, avons-nous dit précédemment, sous le rapport de l’intensité : 1° de la pigmentation jaune ; et 2° de la coloration sanguine. Il sera répondu à chacun de ces mots par petit, moyen ou grand.

La notation de la nuance de l’iris soulève plus de difficultés. On dit couramment dans le public que la couleur de l’œil change plusieurs fois par jour suivant les états d’âme et de santé du sujet, etc. Ces croyances ne reposent sur rien de bien sérieux ; la vérité c’est que l’iris, ombragé par les arcades sourcilières qui le surplombent est grandement influencé par les changements de direction de la lumière ambiante ; aussi la première des conditions pour avoir des observations comparables entre elles est de n’y procéder que dans des conditions identiques d’éclairage. « L’observateur, disent les Instructions signalétiques, devra se placer vis-à-vis son sujet, à trente centimètres environ de lui et le dos tourné au jour, de telle sorte que l’œil à