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2e PARTIE. — RENSEIGNEMENTS DESCRIPTIFS

instructions théoriques qui leur avaient été transmises antérieurement. La planche chromotypographique qui accompagne cette nouvelle édition, aplanira toutes les difficultés.

3. — La confusion que l’on remarque dans la désignation de la couleur des yeux provient, en grande partie, de l’influence extrême que la direction et l’intensité de l’éclairage exercent sur leur nuance apparente. C’est ainsi, par exemple, qu’un œil bleu ardoisé foncé observé à contre-jour et à quelques mètres de distance, semblera noir par suite de l’opposition de la nuance foncée de l’iris sur ce qu’on appelle le blanc de l’œil.

4. — L’œil gris du public n’est le plus souvent qu’un œil bleu plus ou moins jaunâtre et qui ne paraît gris qu’à cause de l’ombre projetée par les sourcils, etc.

Rien de plus inexact, de plus vague que le qualificatif gris appliqué dans la pratique journalière à plus des trois quarts des yeux. A bien parler, la teinte grise est un mélange de blanc et de noir dont la gamme complète s’étend du noir au blanc. Comme exemple de gris, on peut citer la tache que laisse sur du papier blanc un trait au fusain étalé au moyen d’une estompe, ou un lavis à l’encre de Chine sur fond blanc. Jamais œil humain observé dans de bonnes conditions d’éclairage ne présente de tons approchants. Le centre de l’œil ou pupille est un petit cercle nécessairement noir ; quant à la bande circulaire, appelée iris, qui l’entoure, elle a toujours un fond coloré, elle ne saurait donc être qualifiée de grise.

5. — Ces prétendus yeux gris se rattachent généralement aux tons clairs. Pourtant quelquefois le public applique le même mot à certains yeux bleu foncé, appelés aussi gris d’acier et que nous désignons sous le terme de bleu ardoisé pour les tons foncés et bleu intermédiaire violacé pour les tons clairs. Quant au mot gris, il ne doit être employé pour la désignation de la couleur de l’œil que dans certains cas particuliers, dont il sera parlé ultérieurement (voir page 45, note).

6. — Les yeux ordinairement appelés noirs demandent aussi quelques explications. Il n’y a pas plus d’iris noirs qu’il n’y en a de véritablement gris. Les yeux ainsi dénommés sont généralement des yeux marron foncé et quelquefois des yeux bleu ardoisé foncé.

7. — Le qualificatif brun est fréquemment aussi appliqué aux yeux que nous appelons marron moyen ou marron foncé, les mêmes que d’autres appellent quelquefois noirs.

8. — Tous les autres adjectifs en usage pour la désignation de la couleur de l’œil participent des mêmes confusions et doivent être oubliés par le lecteur dès le début de cette étude.

9. — Pour analyser la couleur de l’iris d’une manière uniforme, le premier soin