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CHAPITRE PRÉLIMINAIRE

36. — Les branches des instruments étant fermées, c’est-à dire appliquées l’une contre l’autre, le premier trait millimétrique de la graduation a été prolongé jusque sur la branche mobile, au milieu du verrou taillé en biseau. C’est ce trait ainsi repéré, que nous appelons index ou trait-zéro.

37. — Aussi la lecture des indications des instruments doit-elle être faite vis-à-vis ce trait. Exemple : le compas de tête représenté sur la planche 2 a un écartement de branches d’environ 14 centimètres 3 millimètres et non de 13 centimètres 3 millimètres, comme on pourrait être tenté de le lire à un premier examen. De même le compas d’oreille de la planche 3 a un écartement de 5.3 et non de 2.7 ; et celui de pied (Pl. 4) un écartement de 10.4 et non de 6.5.

38. — L’index de chaque instrument fermé doit donc se trouver pour les trois compas, précisément sur l’exacte prolongation du premier trait de la graduation. C’est là une condition de bon fonctionnement que l’agent anthropomètre doit vérifier chaque matin d’un coup d’œil, avant de se servir de ses instruments.

39. — Sur le compas de tête, la graduation millimétrique ne commençant (sur la plupart de ces compas), qu’à partir du 12e centimètre, le point de départ virtuel de celle-ci est indiqué par un trait isolé placé sur l’arc, à quelques millimètres de la branche gauche.

40. — Un autre moyen de vérification plus sûr mais plus long et qui peut servir en même temps d’exercice préliminaire, consiste à mesurer exactement et successivement une même tige rigide, rectangulaire et équarrie aux deux bouts, de 15 à 18 centimètres de longueur (comme, par exemple, un bout de règle en bois dur ou en métal, un crayon neuf non taillé, etc.) : 1° au moyen d’un instrument ordinaire (mètre ou double décimètre) ; 2° avec le compas de tête ; 3° avec le compas de pied.

41. — Ces exercices doivent être répétés jusqu’à ce que les résultats donnés séparément par chacun des trois outils soient identiquement les mêmes à un quart de millimètre près. Généralement c’est avec le compas à glissière que le but sera le plus promptement et le plus exactement obtenu.

42. — Une fois la longueur de cette tige bien établie, par centimètres, millimètres et fractions de millimètre, on en inscrira l’indication sur une de ses faces et on la gardera comme étalon de vérification. Qu’une chute, un heurt ou un long usage vienne à faire craindre que le jeu d’un instrument n’ait été faussé, il suffira de la remesurer pour savoir à quoi s’en tenir.

43. — Des trois outils, c’est le compas à arc le plus fragile, celui dont il faut vérifier l’exactitude le plus fréquemment. On se trouvera bien d’établir, dans ce but, un étalon de vérification à triple gradins qui permettra de contrôler rapidement la justesse des 13e, 17e et 21e