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CAMPAGNOI

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liai noir ; il v a cinq tubercules aux pieds postérieurs. Ix pelage eat <i un brun gril teinté de roux. Il habite des terrien peu eompKqnéi an bord dei Doon d’eao ci des itan m : e’eat un reliait unique tapissé d’herbea qu’une galerie à fleur d’eau l’ait seule communiquer avec l’extérieur. Il nage et plonge aisément et s’éloigne peu du boni des eaiix, se nourrissant de racines, de bulbes de glaïeuls et d’iris, de frai de poisson, de grenouilles et d’insectes : il s’attaque même à des poissons de grande taille. Les A. tcrrestris, A. musiniani, etc., ne sont que des variétés du Kat d’eau, propres au midi de la France et à l’Italie.

I.e s.-g. Arvicola propr. dit (Microtus de Lataste), caractérisé par ses pieds postérieurs à six tubercules, avec des formes plus ramassées que celles des précédents et des babitudes essentiellement fouisseuses, compte au moins deux espèces en France. — La première, que l’on place quelquefois dans le môme sous-genre que le Rat d’eau, est le Campagnol des neiges (A. nivalis Martins), à pelage bicolore, grisâtre en dessus, blancbàlre en dessous, quelquefois entièrement d’un gris très pâle, est une espèce essentiellement montagnarde, propre au sud de la France, où elle habite les Alpes et les Pyrénées, s’élevant jusqu’à 4,000 m. au-dessus de la mer, c.-à-d. à la limite des neiges perpétuelles ; c’est même le seul mammifère que l’on rencontre à celle altitude. Il se creuse un terrier assez compliqué s’ouvrant par un ou plusieurs trous circulaires : les galeries irrégulières et ramifiées aboutissent à un cul-de-sac garni de foin et de feuilles. On n’y trouve jamais de provisions. Ce Campagnol se nourrit de plantes alpestres (Geum, Potentilla, Ravunculus, Aconitum). Dans les auberges des sommets il remplace notre Souris domestique et commet les mêmes dégâts ; on le rencontre aussi dans les huttes abandonnées ou les cavernes qui servent d’abri momentané aux touristes. Il pullule au point de détruire, en une seule nuit, les provisions de bouche que l’on n’a pas mis à l’abri de sa voracité. — Une variété assez distincte par ses mœurs est VA. Lebrunii (Crespon) ou A. leucurus (Gerbe), à teintes plus claires, presque blanches, avec les oreilles noirâtres, qui habite la Provence, du bord de la mer jusqu’à 2,000 m. et plus, menant une vie vagabonde et se logeant dans les tas de pierres et les vieux murs sans construire de terrier. — Le Campagnol des champs (Arvicola arvalis Pallas), dont A. agreslis (Linné) ne diffère vraisemblablement pas, est le type de ce s.-g. et du genre tout entier. Ses formes sont plus ramassées, ses oreilles et sa queue plus courtes que celles des précédents : il est fauve, teinté de gris avec une ligne jaunâtre sur les flancs, et le ventre et les pieds blancs. De même que le précédent sa taille est comparable à celle de la Souris ou un peu plus forle. Use multiplie quelquefois très rapidement et ses dégâts l’ont rendu tristement célèbre. 11 se plaît surtout dans les champs cultivés, où il exerce ses ravages. Son terrier débouche par plusieurs ouvertures reliées à la surface du sol par des sentiers battus : on trouve, en hiver, de ces ouvertures jusque dans les granges et dans les écuries. En hiver, il se nourrit des provisions qu’il porte sous terre. 11 est très sociable, et dans les prairies ses terriers se comptent par milliers : les années de sécheresse sont favorables à sa multiplication ; la pluie et les inondations, au contraire, lui sont fatales. Son nid est placé non dans le terrier, mais à fleur de terre, dans une épaisse touffe d’herbe : ce nid sphérique n’a qu’une seule ouverture et rappelle celui du Hat nain. Il y a six portées par an de quatre à six petits chacune, et ceux-ci se reproduisent dès l’âge de deux mois, ce qui explique leur multiplication rapide quand la saison est favorable. La disette le force souvent à des migrations en masse dont l’histoire a gardé le souvenir. — Une dernière espèce française est le type du g. Microtus (Sélys), Terricola (Ealio), ou Pitymyt (Mac Murtrie et Lataste) : c’est le Campagnol souteruain (4. subterrancus Sélys), le plus fouisseur de tous les Campagnols. Ses formes sont ramassées, presque talpoides (comme celles des liais-Taupes i, les oreilles très courles, cachées par les poils, les yeux Pis

— Campagnol souterrain, Arvicola subterrancus (V. incertus).

petits, la queue plus courte que le tiers du corps ; il y a cinq tubercules aux pieds postérieurs. Sa taille est inférieure à celle du précédent. La couleur est foncée, d’un gris noirâtre. Les galeries qu’il creuse, souvent très étendues, lui servent son seulement de gite mais encore d’abri pour aller à couvert comme la Taupe, à la recherche de sa nourriture : c’est ainsi qu’il attaque les racines de carotte, de céleri, d’artichaut dont il fait provision. Il préfère par suite les prairies humides et les jardins potagers, et on le trouve rarement dans les sols sablonneux. Comme la Taupe, il creuse avec une grande rapidité et sa démarche au grand jour est hésitante et embarrassée. Son terrier est compliqué, à quatre ou cinq galeries avec deux cavités plus spacieuses servant l’une de magasin, l’autre de chambre de repos. Il amasse quelquefois jusqu’à deux kilog. de bulbes de liliacées. Le nid de la femelle est sous terre et distinct de la chambre de repos. — Les A. gerbei (de l’isle), A. selysii (Gerbe), A. pyrenaïeus, A. Savii et A. incertus (Sélys) ne sont que des variétés méridionales de cette espèce. De nombreuses espèces de Campagnols appartenant aux divers sous-genres que nous venons de signaler et à d’autres encore (Lasiopodomys, Chilotus, Pedomys, Synaptomys, etc.) vivent dans le nord-est de l’Europe, le nord de l’Asie (Sibérie, Chine, monts Himalaya) et a.

pjg, x _ Dessin de la couronne des dénis molaires d’Arvicola arvalis : a, mâchoire supérieure ; b, mâchoire Inférieure.

l’Amérique du Nord. — A l’état fossile le g. Arvicola ne se montre guère avant l’époque post-pliocène (quaternaire ) : les prétendues espèces tertiaires signalées par divers auteurs appartiennent à d’autres genres et même à d’autres familles : tel est Y A. gigantea (Rravard), de l’Amérique du Sud, tvpe du g. Procavia (Ameghino) de la famille des Caviidt’s (V. ce mot). Dans le diluvium et