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17i9en vue de forcer l’Espagne à renoncer à ses droits s„r les Pay»-Bu,le Milanais, Naple», la Sicile et la Sar- ,i „ me et d’amener la pacification générale laissée incomplète par le traité de 171-J. Philippe V accéda le 17 lév. lT^i) aux conditions qui Lui étaient imposées ; des le mois denov. 17 1H, Viclor-Amédée, duc de Savoie, avait consenti a l’échange désavantageux de la Sicile contre la Sardaigne que l’empereur lui cédait. Un congrès dot se réunir à Cambrai, en vertu du traité de Madrid du 13 juin 17-21, pour la négociation des traités définitifs entre toutes les puissances. Il commença ses travaux en 1721 ; les rois de France et d’Angleterre y avaient la qualité de médiateurs. Les plénipotentiaires français étaient le comte de Roltembourg et M. de Saint-Contest. L’empereur, eu renonçant à ses prétentions sur 1 Espagne et les Indes, demandait à Philippe V de rendre à la Catalogne et à l’Aragon leurs anciens privilèges et voulait garder le droit de créer des chevaliers de la Toison-d’Or. L’ Espagne ne pouvait se résigner à consacrer par son adhésion les sacrifices qu’elle avait dû faire en réalité en 1712 et les négociations, entravées encore par des difficultés, sur la manière de procéder, sur les pleins-pouvoirs et sur l’étiquette, traînèrent en longueur sans autres résultats que la rédaction de quelques règlements sur le cérémonial. En 1724, l’empeieur Charles VI saisit le congrès d’une nouvelle question ; il voulait faire garantir par la France, l’Angleterre et l’Espagne la Pragmatique-sanction qui appelait à la succession de toute la monarchie sa fille Marie-’l bérèse. Il élevait aussi des prétentions, combattues par la France et l’Espagne, sur les Etats de Toscane et de Parme, qu’il qualifiait de fiefs masculins de l’Empire ; et l’Espagne prenait d’autant plus vivement les intérêts du duc de Parme que les traités de la quadruple alliance avaient promis à D. Carlos, l’un des fils de Philippe V, l’héritage des Farnese de Parme et des Médicis de Florence à l’extinction, alors imminente, de ces deux maisons. La France et l’Anglererre firent en vain tous leurs efforts pour accommoder les prétentions des autres puissances. Le duc de Bourbon ayant renvoyé l’infante, fiancée à Louis XV, pour marier celui-ci à Marie Leckzynska, l’Espagne se retira du congrès (avril 1723) ; elle avait depuis quelque temps entamé à Vienne, où elle avait envoyé Riperda, des négociations directes qui se terminèrent par la paix du 30’avr. 172Ô et par un traité secret d’alliance ; la Fiance, l’Angleterre, la Prusse conclurent le 3 sept, l’alliance de Hanovre ; le 31 mai 1727 furent signés les préliminaires de la paix générale et un congrès fut convoqué à Soissons.

Ligue de Camhrai. — On appelle ligue de Cambrai l’alliance formée en 1509 entre le pape, l’empereur, Ferdinand le Catholique et Louis XII contre Venise. Des conférences s’étaient ouvertes en octobre à Cambrai entre le caidinal d’Amboise, plénipotentiaire de Louis XII, et Marguerite d’Autriche, veuve du duc de Savoie Philibert, filière l’empereur Maximilien et gouvernante des Pays-Ras. Le 10 déc, ils signèrent un traité public dont les clauses étaient : une alliance entre Louis XII, Maximilien et leurs alliés, pour la vie du roi et de l’empereur et un an après le décès du dernier mourant de ces deux princes ; la rupture du projet de mariage do Charles d’Autriche, souverain des Pays-Bas et héritier présomptif des couronnes d’Espagne et d’Autriche, avec Claude, fille de Louis XII et d’Anne de Bretagne, qui épousa François d’Angouléme, le plus proche parent mâle du roi et son héritier présomptif ; le paiement de 100.000 écus d’or par Louis à Maximilien ; le renouvellement de l’investiture du Milanais par l’empereur au roi et à ses hoirs ; enfin la remise à des arbitres des questions relatives à l’héritage de duché de Gueldre. Ce traité public avait été conclu par l’emperenr en vue d’amener Louis XII à s’allier à lui contre Venise, mettant à exécution le traité de Blois (22 sept. 1504), où les deux princes et le pape avaient formé une triple alliance contre la République. Par un traité secret, les deux plénipotentiaires décidèrent l’union des forces des deux souverains contre la seigneurie pour reconquérir les domaines qu’elle avait indûment conquis sur le Milanais, sur l’Empire, sur le royaume de Naplcs et sur les Etats du pape, c.-à-d. Brë^ia, Bergame, Crémone ; — Vérone, Vicence, Padoue. Trente, Triesle, le Frioul, Fiume ; — Trani, brindisi, Otrante ; Itavenne, Kimini. Ferdinand, loi d’Aragon et de Naples ; les rois d’Angleterre et de Hongrie lurent invités à adhérer à la ligue. Le cardinal d’Amboise s’était porté lort de l’adhésion du pape. Les deux alliés demandèrent à Jules II de mettre en interdit le territoire de la République et de délier Maximilien du serment qu’il avait prêté, d’observer vis-à-vis de Venise une trêve de trois ans. Ce traité était une grande faute politique de la part de Louis XII ; ni lui ni le pape n’avaient aucun intérêt à attirer en Italie les Allemands et à préparer les voies à la prépondérance de la maison d’Autriche. Mais l’un et l’autre étaient irrités contre Venise, et le pape « ne prenait conseil de personne », comme disait l’ambassadeur vénitien. Jules II et Ferdinand ratifièrent le traité ; Louis XII passa les Alpes au commencement d’avr., et le 27 le pape publia contre les Vénitiens un monitoire où, les sommant de restituer au Saint-Siège leurs usurpations, il invitait, en cas de refus, tous chrétiens à les traiter en ennemis publics eten criminels de lèse-majesté divine. Après la victoire d’A gnadel (14 mai 1509), les ducs de Ferrare, de Savoie et de Mantoue entrèrent en campagne contre Venise aussi bien que Ferdinand et Jules 11 ; Maximilien ne prit part à la guerre qu’en septembre. La défense héroïque de Padoue, les discussions des coalisés, surtout, sauvèrent Venise. Le 24 fév. 1510, Jules II leva l’interdit lancé contre la P.épublique ; Ferdinand cessa aussi les hostilités et bientôt à la ligue de Cambrai dissoute se substitua une coalition contre la France. L. Delavaud. Concile de Cambkai, tenu au mois de juil. 1563, afin de pourvoir à l’exécution des décisions du concile de Trente. 11 adopta vingt-deux décrets, chacun contenant plusieurs chapitres. Le plus caractéristique est le premier, qui concerne les livres hérétiques et prohibés : défense aux imprimeurs et aux libraires d’imprimer ou d’exposer aucun livre qui n’ait été préalablement examiné et approuvé ; requête aux magistrats de prêter la main à ce que tous les ans on exige des imprimeurs et des libraires une profession de foi conforme au concile de Trente, qu’on les oblige à détester toutes les hérésies et à porter respect et obéissance au Saint-Siège. E.-ll. V. Bibl. : Histoire. — Gesta pontificum Cameracensium (500-1051 autrefois attribuera Balderic, érl. Bethraann. dans les Monumen’.a Germaniœ lustoricu Srrii>torum, t. VII.

— Gestes des évéques de Cambrai de 1002 à 1138, pul>l. par le P. Cli. de ijmedt, p. la àoc. de l’hist. de France : Paris, 18.., in-8. — Lambbrt de Waterlos, Annales Cameracenses (Monum. Germ. hist.. S<r,p. t XVI.). — Le CarpiiNTiER, Histoire de Cambrai et du Cambrésis ; Ley<ie, 1i)l>i,2 vol. in-4. — (L’aibé Mutte), Pièces justiftcatues des Mémoires donnés par M. l’archevêque de Cambrai (Cambrai i 1172, in-4.— Le Glay, Recherches sur l’église de Cambrai ; Paris, 18.’ô, in-4 ; Du même, Campracum (hrixlianum ; Lille, 184’.', in-8.— A. Thibhrv, Lettres sur l’histoire de France, lettre XIV. — Documents inédits pour servira l’histoire de Cambrai et du Cambrèsia ; Cambrai, 1838, in-S. — E. Bouly, Histoire de Cambrai et du Cambrésis, I8i :ï,î vol. in-8. — il. Kilpfpel, Etude sur iorigineeilescaractéres de la Révolution communa’edans les cités épiscopales romanes de l’Empire germanique : Strasbourg, 1869, in-8. — E. Hobrbs, Das Bislhum Cambrai und die Entwichelung der Commune ; Leipzig, 1882, in-8.

— A de CaRDBVacq.uk, Les Serments de la ville de Cambrai ; Cambrai, 1883, in-8 — J. IIoudov, Histoire artistique de la Cathédrale de Cambrai : Lille. 1880, in-8. TraitBS de 1M9. lo ;i7. 1545. — Mémoires de Martin de Bellay. — Lettres et mémoires d’Elat, publiés par KlBIBR (1666). — K. Déchue, Anne de Montmorency — lu ; Pibpapb, Histoire de la réunion de la Franche-Comté a la France. — Migmet, Histoire de la rivalité de François / ,r et de Charles-Quint. — C 1 ’ DB Q Matériaux pour servira l’histoire de Marguerite d’Autriche ; Lyon, tStiO. — Coi/cction des documenta inédits sur l’histoire de France [Négociations avec l’Autriche,