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923 — AVISO — AVISSE d'aviso pour des bâtiments d'un rang inférieur. De son côté le groupe des éclaireurs d'escadre (V. ce mot) devint parfaitement distinct en raison des dispositions toutes spéciales de construction et d'armement adoptées pour faire réaliser à ces' navires de très grandes vitesses avec des déplacements relativement faibles. On comprend donc uniquement aujourd'hui sous le nom d'aviso de petits navires formant le trait d'union entre les croiseurs et les canonnières (V. ce mot), et pouvant, grâce à leur faible tirant d'eau, coopérer aux opérations de ces dernières. On les divise en deux groupes : les avisos de station et les avisos de flottille. Les premiers sont des bâtiments ayant encore une valeur militaire sérieuse et des qualités nauti- ques suffisantes pour accomplir les différents services des navires de guerre ; ils ont environ 60 m. de longueur, 750 à 900 tonneaux de déplacement, une machine de 550 à 700 chevaux ; ils peuvent filer 11 à 12 nœuds. Ils sont construits en bois, leurs baux et bauquières sont quelque- fois en fer. La figure 2 donne une coupe longitudinale de l'un des meilleurs types de ce genre de navires : celle du La Bourdonnais, construit au Havre dans les chantiers de M. Normand, sur les plans de M. l'ingénieur Sabat- tier. Il a 60 m. de longueur, 3 m. 50 de tirant d'eau à l'avant et 4 m. à l'arrière, un déplacement de 850 ton- neaux. Son appareil à vapeur, de la force de 700 chevaux, est du genre compound à deux cylindres horizontaux, avec introduction directe dans le petit, et à bielles ren- versées, avec condenseur à surface. Son approvisionne- ment de charbon est de 150 tonneaux, lui permettant d'effectuer 8 jours et demi de marche à toute vapeur, la vitesse aux essais étant de 12 nœuds 2. Il est gréé en trois-mâts barque et porte une voilure de 823 m. q. de surface. Son artillerie consiste en quatre pièces de 14 centim., placées sur affût à pivot, dans le plan longitu- dinal du navire, l'une en retraite sur l'arrière, l'autre en chasse sur l'avant, reposant sur la tougue, et les deux autres sur le pont, de manière a pouvoir tirer toutes les H.-*. '-.'• Le La Bourdonnais (type Bisson), coupe horizontale quatre d'un même bord. Pour que le tir des pièces du pont ne soit pas gêné par les bastingages, ceux-ci sont en partie remplacés par des pavois que l'on rabat au moment du tir. Le prix de revient de ce navire est de 1,043,804 fr. se décomposant en 583,772 fr. pour la coque, les emménagements et les accessoires de coque ; 336,718 fr. pour la machine, les chaudières, l'outillage, les rechanges et les appareils auxiliaires ; 173,780 fr. pour le matériel d'armement : mâture, voiles, etc. ; S 1 ,53 4 fr. pour l'artillerie. — Les avisos de flottille à hélice sont de petits navires sans valeur militaire affectés à certains services du littoral, tels que celui de garde-pêche ; ils ont au plus 50 m. de longueur, et leur déplacement n'est pas supérieur à 400 tonneaux; ceux à roues sont des- tinés au service des colonies et. spécialement disposés pour la navigation fluviale ; ils sont construits en bois ou en fer. — Il existe enfin des transports-avisos ; bâtiments possédant à la fois les installations propres aux transports et une artillerie suffisante pour pouvoir prendre part aux opérations militaires dans les stations navales au service desquelles ils sont destinés (V. Transport) . — On a aussi construit récemment des torpilleurs-avisos qui ne sont que de grands torpilleurs, complètement différents des avisos ordinaires comme coque, machine et armement. (Pour la description de ces intéressants navires, V. Tor- pillkcr.) E. C. AVISON (Charles), musicien anglais, né à Newcastle en 1710, mort à Newcastle en 1770. Dans sa jeunesse il fit un voyage en Italie, où il devint élève de Geminiani. Il fut nommé en 1736 organiste de l'églisede Saint-Nicolas à New- castle, place qu'il occupa jusqu'à sa mort. Il avait offert à sa ville natale cent livres pour la réparation des orgues, à condition que son fils lui succéderait dans son emploi. Fidèle au souvenir de ses premières études, Avison avait gardé pour Geminiani et pour Benedetto Marcelloun culte fanatique ; il écrivit des sonates dans lesquelles il imitait religieusement son maître, et fit une édition des psaumes de Marcello avec paroles anglaises; il alla plus loin encore. Dans un livre intitulé : An essai/ on musical expression, 1752, in— S, il donna à ses maîtres préférés la supériorité sur Haendel, et l'on saitle culte des Anglais pour ce maître hanovrien ; bientôt une verte réponse du docteur Hayes, professeur à Oxford, lui prouva, sous le titre de Remaries on M. Avisons Essay on musical expression (1753), qu'il n'était qu'un ignorant. Avison se vengea dans une seconde édition de son ouvrage, précédée d'une lettre du docteur Jartin. Cette petite anecdote d'histoire littéraire prouve que de tout temps des batailles plus bruyantes qu'utiles ont été livrées autour des œuvres des grands artistes. H. L. AVISSE (Etienne-François), littérateur français, né à Paris le 4 août 1694, mort dans la même ville le 23 déc. 1747. Sa famille le destinait à la magistrature, mais elle se trouva ruinée par les agiotages du système de Law et il dut renoncer à acheter une charge de procureur à la chambre des comptes. 11 travailla dès lors pour le théâtre et donna tour à tour : le Divorce ou les Maris mécontents (Comédie-Française, avr. 1730) non impr. ; — la Réu- nion forcée (Théâtre-Italien), non impr.; — la Gou- vernante, comédie en 3 actes (Théâtre- Italien, 1731) ; — le Valet embarrassé ou la Vieille amoureuse (Théâ- tre-Italien, 1742) ; — les Petits maîtres, comédie en 3 actes et en vers (Théâtre-Italien, 1743), etc. Collin d'Harleville a emprunté, dit-on, l'idée de sa pièce du Vieux célibataire à la Gouvernante. Un homonyme..., Avisse, né à Paris en 1772, mort en 1802, devenu aveugle à l'âge de dix-huit ans et profes- seur à l'institution fondée par Hai'iy, a laissé des poésies fugitives assez spirituelles qui ont été publiées avec d'au- tres essais ou fragments, sous le titre i'OEuvres (1803, in-12). M. Tx. AVISSE (Paul-Alexandre), dessinateur à la manufac- ture nationale de Sèvres, né à Paris le 2 déc. 1824, mort à Sèvres le 10 déc. 1886. Tout jeune encore, Paul Avisse entra comme élève dans l'atelier de Séchan et de Diéterle, et contribua pour une large part à l'exécution des impor- tantes décorations dont ces deux habiles artistes furent chargés dans les dernières années du règne de Louis-Phi- lippe. En 1848, lorsque Diéterle fut nommé directeur des travaux d'art à la manufacture nationale des porcelaines de Sèvres, Avisse l'y suivit en qualité de dessinateur. Doué d'un sentiment exquis de la forme et d'un goût sûr