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ou dont elle a le plus de beſoin : ſi la Société ſe trompoit là-deſſus, ſi elle accumuloit les marques de ſa reconnoiſſance ſur des perſonnes indignes, inutiles ou dangereuſes, elle ſe nuiroit à elle-même, & ſa conduite extravagante viendroit infailliblement de quelqu’opinion fauſſe ou de quelque préjugé.

Ces principes ſont de nature à n’être conteſtés par perſonne. Ils ſont ſuivis dans toutes les nations, qui par les avantages qu’elles accordent ſemblent reconnoître toujours les avantages qu’elles recoivent elles-mêmes, ou du moins qu’elles attendent. Elles rendent leurs hommages aux Souverains, elles leur confient un pouvoir plus ou moins étendu, elles leur accordent des revenus & des ſubſides, parce qu’elles les regardent comme les ſources du bonheur national, parce qu’elles veulent les dédommager des ſoins pénibles du gouvernement. Elles honorent les nobles & les grands parce qu’elles les regardent comme les défenſeurs de l’Etat, comme des citoyens plus éclairés que les autres & capables de les guider en aidant le Souverain dans les travaux de l’adminiſtration. Enfin ces nations montrent la vénération la plus profonde aux Prêtres, parce qu’elles les regardent, avec