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tions ; les auſtérités ont de plus l’avantage de faire ouvrir de grands yeux à ceux qui ſont témoins de ces merveilleuſes folies ; elles paroiſſent très-ſages à tous ceux qui ont la ſimplicité de la foi.

Autels. Ce ſont les Tables de Dieu, qui dégoûté de tous les mets dont on le régaloit autrefois, veut aujourd’hui que ſes Sacrificateurs lui ſervent ſon propre fils, qu’ils mangent enſuite eux-mêmes ou font manger à d’autres, en ſe réſervant, comme de raiſon, la ſauce. A la vue de ce repas friand la colere du Pere éternel eſt déſarmée, il eſt l’ami de cœur de tous ceux qui lui viennent croquer ſon cher fils à ſa barbe.

L’autel dans un ſens figuré eſt toujours oppoſé au trône ; ce qui ſignifie que les Prêtres donnent ſouvent de la tablature aux Souverains. Néanmoins quand l’Egliſe eſt attaquée, il eſt bon de crier que l’on ſappe & le trône & l’autel ; cela rend l’Egliſe intéreſſante, cela fait que le Souverain ſe croit en conſcience obligé d’entrer dans ſa querelle & de s’intéreſſer pour elle, même contre ſes propres intérêts. Quand les Princes ont bien de la foi, il eſt aiſé de leur