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nous rend à peu de fraix les amis de Dieu : enfin c’eſt à leurs vices mêmes, à leurs ſaintes tracaſſeries que nous devons les épreuves qui nous conduiront au ſalut.

Joignez à tout cela les prières ferventes, les inſtructions charitables, l’éducation merveilleuſe dont depuis tant de ſiecles les nations recueillent viſiblement les fruits, & vous reconnoîtrez, mes freres, que vous ne ſauriez trop faire pour des hommes qui ſe dévouent pour notre bien en ce monde & à qui, ſuivant toute apparence, nous devrons un jour le bonheur éternel en échange de celui dont ils nous privent ici bas.

Ainſi que tout bon Chrétien ſe pénètre d’un reſpect profond pour les Prêtres du Seigneur ; qu’il ſente les obligations immenſes qu’il leur a ; que les Princes les placent ſur le trône à leurs côtés, ou plutôt qu’ils leur cedent une place qui ne peut être plus dignement occupée ; qu’ils commandent également aux Souverains & aux ſujets ; que revêtus d’un pouvoir illimité, toutes leurs volontés ſoient reçues ſans murmure par les nations dociles ; ils ne peuvent jamais abuſer de leur puiſſance ; elle tendra toujours néceſſairement au bien-être de l’Egliſe, qui ne ſera jamais