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voit donc que rien ne doit être plus grand ſur la terre qu’un Prêtre, qu’un Moine, qu’un Capucin, & que les Princes des Prêtres ſont les plus grands des mortels. Le Curé eſt toujours le premier homme de ſon village, & le Pape eſt, ſans contredit, le premier homme du monde.

Le ſalut eſt la ſeule choſe nécéſſaire ; nous ne ſommes en ce monde que pour l’opérer avec crainte & tremblement, nous devons craindre Dieu & trembler devant ſes Prêtres ; ils ſont les maîtres du Ciel, ils en poſſèdent les clefs, ils ſavent ſeuls le chemin qui y mene ; d’où il ſuit évidemment que nous devons leur obéir préférablement à ces Rois de la terre, dont le pouvoir ne s’étend que ſur les corps, tandis que celui des Prêtres s’étend bien au-delà des bornes de cette vie. Que dis-je ! Si les Rois eux-mêmes ont, comme ils doivent, le deſir de ſe ſauver, il faut qu’ils ſe laiſſent aveuglément conduire par les guides & les Pilotes ſpirituels, qui ſeuls ſont en état de procurer le bonheur éternel à ceux qui ſe montrent dociles à leurs leçons. Il ſuit de là que les Princes qui manquent de docilité à leurs Prêtres manquent indubitablement de foi, & peuvent par leur exemple a-